Habitat : voisinage et mieux vivre
Les solutions d’aménagement innovantes améliorent la qualité de vie. Mais pour éviter l’isolement, rien ne vaut le relationnel
A vec l’avènement des médias (télévisuels et internet) et la multiplication des astuces domotiques, nous avons pris l’habitude de vivre chacun chez soi. Les liens avec l’entourage, au sein d’un immeuble ou d’un quartier, se sont effrités, donnant parfois lieu à des situations d’exclusion ou d’isolement extrêmes. Sans attendre de faire un tel constat alarmiste, de nombreuses initiatives ont été lancées pour rapprocher les habitants d’un même lieu de vie. À l’image de la Fête des voisins, créée à la fin des années 1990. Elle permet à tous de se retrouver dans un moment de convivialité, d’échanger et d’apprendre à se connaître. Car qui peut se targuer, aujourd’hui, de bien connaître son voisin de pallier ? Au-delà de cet événement festif, les développeurs de technologies de communication ont également su prendre le virage de la sociabilisation réelle (en réponse à l’hyper-virtualisation des échanges actuels). Quelle que soit la génération concernée, l’entraide de voisinage est indispensable : veiller sur une maison pendant les vacances, récupérer le courrier, trouver une nounou, aider une personne âgée… Petit point sur les nouveautés.
La technologie au service du relationnel
On a souvent tendance à se plaindre de ses voisins. Quand on y pense, on est toujours à dire qu’un tel fait trop de bruit, l’autre envahit le couloir avec les jouets des enfants, tandis que certains manquent vraiment de politesse. Pourtant, qui n’a jamais remué ciel et terre pour trouver une perceuse, ou un mixeur ? Ou encore, fait des kilomètres pour acheter une simple bouteille de lait pour une recette de dernière minute ? Plus fatiguant encore, se demander comment faire pour laisser les clefs en sécurité pour la visite d’un proche en votre absence ou récupérer un colis ? Heureusement, le jeu de cachecache derrière un ordi ou un Smartphone a aujourd’hui du bon. De nombreuses applications de rencontres entre voisins ont envahi le Web (Mon super voisin, Smiile, etc.) ces dernières années. Partager, économiser, louer, se faire aider, covoiturer, avoir de la compagnie… Payants ou gratuits, les services sont nombreux et c’est aussi l’occasion d’animer la vie de son quartier ou de son immeuble, plutôt que d’aller chercher de l’aide à l’autre bout de la ville. On s’inscrit, on poste son besoin en ligne et quelqu’un y répond. Un peu comme un site de rencontres, il suffit de « matcher » avec un autre utilisateur pour que le contact se fasse en situation réelle. C’est particulièrement intéressant pour les personnes qui ont connu un mode de vie bien plus convivial auparavant, et qui se retrouvent aujourd’hui seules dans leur logement.
Pour les personnes âgées
De la jeune génération jusqu’aux seniors actifs, ces solutions sont facilement abordables. Mais qu’en est-il des personnes âgées ? Si elles n’utilisent pas les nouvelles technologies ou que leurs proches ne sont pas assez présents pour pouvoir faire la démarche à leur place, ils ne peuvent compter que sur des méthodes classiques (aide à domicile à heures fixes, aménagements mobiliers adaptés et coûteux, surexposition aux écrans de télé par manque de visite). Des solutions ont fait leurs preuves dans d’autres pays et commencent à arriver doucement sur notre territoire. L’habitat intergénérationnel, par exemple, permet à de jeunes étudiants et des personnes âgées de vivre dans le même complexe immobilier, de se rencontrer et de s’entraider. D’autres modes de vie, comme la colocation intergénérationnelle se développent également. En échange de certains services, à raison de quelques heures accordées par semaine (ou plus, selon les affinités), un étudiant peut profiter d’un logement confortable à moindres frais, tout en agissant de façon solidaire et généreuse. Mais la vie communautaire en ligne trouve aussi des façons d’aborder cette tranche de la population. À l’instar du réseau Voisin-Âge, réseau social gratuit de solidarité et d’entraide, qui permet aux seniors (à partir de cinquante ans), de s’inscrire sur une plateforme (par téléphone, courrier ou Internet) et d’entrer ensuite en contact avec un « voisinneur » qui viendra proposer son aide. •