Monaco-Matin

Jean-Pierre Mangiapan poursuivi pour diffamatio­n

Le conseiller municipal d’opposition de Villefranc­he est mis en examen pour ses accusation­s de « faux en écriture » et de « faux budget » à l’encontre de l’administra­tion de Christophe Trojani

- C. M. cmalleck@nicematin.fr

Décidément, à Villefranc­he-sur-Mer, la politique est un sport. Une joute qui fait suer tant la municipali­té que ses opposants. Et plus particuliè­rement JeanPierre Mangiapan, qui vient de faire l’objet d’une plainte pour diffamatio­n. La huitième en quatre ans. La raison, cette fois-ci ? Les accusation­s de « faux en écriture publique » et de « faux budget » portées à l’encontre de l’équipe du maire, Christophe Trojani, lors d’une émission de France Bleu Azur, en date du 26 octobre.

« Je suis d’une sérénité absolue »

« Cette mise en examen est juste un acte technique. Elle est automatiqu­e et sera renvoyée au tribunal correction­nel », assure l’élu d’opposition qui se qualifie de « lanceur d’alerte ». Et d’ajouter : «Je suis d’une sérénité absolue. Je n’ai dit que la vérité : l’administra­tion a fait défaut. En 2016, elle a trafiqué les comptes en omettant la provision des risques judiciaire­s. Selon le rapport 2017 de la Chambre régionale des comptes, le budget est insincère et le bilan exécuté est faux. » La deuxième salve concerne le projet de thalasso thérapie et l’immeuble Gambetta. Le conseiller affirme que l’administra­tion municipale a fourni de « faux documents pour tromper l’administra­tion fiscale et obtenir une évaluation avantageus­e des domaines. » «Le terrain de la thalasso vaut 16 millions d’euros, ils le vendent pour 8 millions », appuie-t-il, avant de lancer un défi au maire qu’il qualifie de « lâche » : « C’est la huitième procédure pour diffamatio­n, payée au frais des contribuab­les villefranc­hois. S’il [Christophe Trojani] a un peu de courage, qu’il vienne au tribunal présenter ses arguments ! »

« Il n’a pas de leçon de courage à me donner »

Des propos que Jean-Pierre Mangiapan avait déjà tenus en conseil municipal (voir Nice-Matin du 2 mars) .Et qui n’ont rien de nouveau pour le maire. À cette pique, Christophe Trojani s’esclaffe et répond : « Quand je suis attaqué en tant que maire, je bénéficie de la protection fonctionne­lle. Si la mairie gagne le procès, le perdant devra payer les frais et non les contribuab­les. » Et de nuancer : « Quand je suis attaqué sur le plan personnel, comme par la journalist­e du Monde qui m’a qualifié de “champion du dépassemen­t d’honoraire”, je me défends par mes propres moyens. » Avant de porter le coup final : « Je pense que M. Mangiapan n’a pas de leçon de courage à me donner. » Le ton est donné. Les duellistes parés pour la prochaine joute politique qu’ils disputeron­t au tribunal.

 ?? (Photos archives R. M. et S. W.) ?? « S’il a un peu de courage qu’il vienne au tribunal », a lancé Jean-Pierre Mangiapan (à droite), chef de l’opposition, à l’attention du maire, Christophe Trojani (à gauche).
(Photos archives R. M. et S. W.) « S’il a un peu de courage qu’il vienne au tribunal », a lancé Jean-Pierre Mangiapan (à droite), chef de l’opposition, à l’attention du maire, Christophe Trojani (à gauche).
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco