Monaco-Matin

« Deux grands gardiens »

- PH. C.

La guerre des goals a bien eu lieu. Hugo Lloris et Thibaut Courtois se sont livrés à un match dans le match. ancien gardien de l’AS Monaco et de l’équipe de France, demi-finaliste malheureux de la Coupe du monde 1982 face aux Allemands à Seville, n’a pas raté une miette de ce duel. Il a regardé la demi-finale chez lui, dans son canapé, à Tours. Pour nous, il a arbitré la rencontre Lloris-Courtois :

« J’ai vu deux très grands gardiens. En terme d’arrêts, de présence, d’influence, il y a égalité parfaite entre Lloris et Courtois qui ont été énormes. Mais la victoire aux points revient à Hugo qui, lui, n’a pas pris de but. Encore une fois, il a été parfait. Il a surtout été décisif deux fois. La première sur le tir d’Alderweire­ld vers la vingtième minute. Sur cette frappe aussi soudaine que violente du défenseur belge, il y a du monde devant lui. Le ballon peut être détourné. Hugo est prêt, concentré, il plonge, il est à l’horizontal­e et il sort ce tir qui aurait pu nous faire très mal. En seconde période, il détourne des deux poings une frappe de Witsel. Il repousse le ballon dans l’angle mort. Lloris signe des arrêts très délicats avec une grande sobriété. Il voit vite, il va vite. Il met les mains où il faut. Personnell­ement, je ne suis pas surpris par ses performanc­es. Il est très haut depuis très longtemps. Quand les gens évoquent notre poste, ils ne parlent que de Manuel Neuer. Ça me fait sourire. Neuer est derrière. Il ne figure plus parmi les trois meilleurs gardiens du monde. Vous prenez Oblak, Lloris et Courtois. Vous mélangez le tout : vous avez le trio gagnant. Dans l’ordre ou dans le désordre. Dimanche, il y a aura deux gardiens dans toute l’histoire du football français qui auront vécu une finale de Coupe du monde : Barthez, qui en a joué deux en 1998 et 2006, et Lloris. Ce n’est pas un hasard. Ce sont les deux meilleurs goals de l’histoire du foot français. Pas de doute là-dessus. Je persiste et je signe. Dans l’autre demi-finale, je vois l’Angleterre battre une équipe de Croatie fatiguée. FranceAngl­eterre en finale, ça a de la gueule non ! Surtout avec une victoire des Bleus au bout. Je mise là-dessus même si le foot reste le foot... Je souhaite à Hugo, pour qui j’ai une tendresse particuliè­re, d’être champion du monde. Aujourd’hui, il n’a qu’un seul défaut, qu’une seule faille : son palmarès. Ce ne sera peut-être plus le cas dimanche soir. J’en serais heureux. Ce serait mille fois mérité. Qu’est ce que je pourrais lui dire aujourd’hui ? Profite mon petit et termine le boulot...»

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