Monaco-Matin

Un coeur énorme !

Menée au score dès la 5e minute, la Croatie a renversé l’Angleterre hier (2-1, ap) grâce à ses valeurs morales. Dimanche, elle disputera sa première finale mondiale

- CHRISTOPHE­R ROUX

Un énième match crispant. C’est ce qu’il a fallu, hier soir à Moscou, pour que les Bleus connaissen­t le nom de leur ultime adversaire, dimanche en finale (17h). Pour s’ouvrir définitive­ment le chemin vers une deuxième étoile, c’est la Croatie que Pogba et les siens devront écarter. Une escouade avec un coeur immense. Cramée pour nombre d’observateu­rs, elle se veut plus que jamais vivante. Impression­nants en poule, notamment contre l’Argentine (3-0), les partenaire­s de Subasic sont à la peine depuis le début de la phase à éliminatio­n directe. Mais la facilité a fait place au courage pour se sortir des ronces. Passés par les tirs au but en huitièmes et en quarts contre le Danemark (1-1, 3-2 tab) puis la Russie (2-2, 4-3 tab), les Vatreni ont encore eu besoin de s’employer face aux Three Lions. La faute à une entame bâclée. Perisic, Modric ou Rakitic n’ont pas dicté le tempo, fait des différence­s et exprimé leur magie. Comme à court de jus, usés par les efforts d’une saison à rallonge et un Mondial éreintant.

Perisic a mis le réveil

Mandzukic, lui, n’a eu que peu de ballons à se mettre sous la dent. L’animation des couloirs était exsangue et les centres imprécis. La troupe de Zlatko Dalic a eu besoin d’une grosse heure pour se remettre du coup de canon de Trippier. Le latéral de Tottenham a ouvert le score dès la 5e minute (0-1). Sur un coup de pied arrêté, bien sûr. La grande spécialité anglaise. Son coup franc dans la lucarne de Subasic lui a permis de signer le douzième but du tournoi des Three Lions, le neuvième sur une phase arrêtée. Du jamais vu. Kane & Co ont alors bien cru tenir leur première finale mondiale depuis 1966. C’était sans compter sur un centre de Vrsaljko et une reprise de Perisic (1-1, 68’). Le réveil du milieu offensif de l’Inter a été le tournant. Puisque les Croates ont repris confiance quand la bande à Southgate a sombré dans la panique. Elle a perdu le fil d’un match qui lui tendait les bras. La jeunesse n’est pas toujours amie (Photos AFP et EPA) avec la gestion des émotions. Surtout que Perisic, homme du match, a continué d’appuyer sur l’accélérate­ur. Il a touché le poteau (71’), puis dévié le cuir dans la course de Mandzukic (2-1, 108’), qui a hissé les siens vers leur première finale planétaire. Cette génération longtemps maudite n’a pas encore touché le Graal, mais elle a envoyé aux oubliettes ses glorieux aînés, 3es en 1998. L’équipe des Suker, Prosinecki et autres Boban. Déjà une victoire. Les Flamboyant­s en croate.

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Peu servi pendant plus d’une heure, Mandzukic a finalement été le bourreau des Anglais.
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