À bord du navire de la découverte
En face de la salle où trône le squelette de la baleine, un squelette de bateau a pris place. Une embarcation réduite à sa plus simple expression. Le navire amiral de la flotte de la protection des océans. Un colosse de 27 mètres de long qui embrasse un siècle d’histoire et invite à la découverte, guidé par les souverains de Monaco. « Ce matin encore, nous avons apporté des modifications », confie Robert Calcagno. Autour de cette embarcation onirique, ça sent le bois et un peu la peinture. Comme dans une maison neuve, alors que ce temple de la mer affiche plus d’un siècle au compteur. Une vieille dame dont on a découvert la robustesse : pour s’assurer de la masse que cet espace pouvait supporter, les poutres métalliques qui supportent son plancher ont été analysées. « Ces études nous ont permis de voir que les matériaux utilisés à l’époque étaient de très grande qualité », explique Joël Passeron, le directeur technique du Musée océanographique.
Multimédia
C’est un projet de deux ans qui arrive à son terme. De nombreux mois d’études, trois mois de travaux en atelier, et quatre mois sur place. Un labeur qui a donné naissance à un espace qui se veut « tout public : c’est-à-dire à destination des familles autant que des scientifiques », explique Clémence Farrell qui s’est chargée de la scénographie. « Nous l’avons voulu scientifiquement pointu », poursuit-elle. Mais aussi poétique : les vidéos des princes sont projetées par des jeux de miroirs qui leur donnent de la profondeur. Presque comme ce que l’on nomme des hologrammes : « C’est la technique dite des Pepper’s ghost. Une technique contemporaine du prince Albert Ier, et qui est la même qu’on utilise encore pour ce que l’on nomme les hologrammes », glisse Clémence Farrell. Le parcours du visiteur sera parsemé d’activités cognitives : des manivelles, des cordages, des écrans interactifs… Un parcours dense, difficile à accomplir en une fois. Et c’est justement l’enjeu, totalement avoué et assumé par l’équipe du Musée océanographique : « On sait que le principal challenge est de faire revenir les visiteurs locaux. » Une mission accomplie par Clémence Farrell : « C’est effectivement un challenge de faire revenir les gens du coin, mais à Monaco il y a aussi des visiteurs internationaux. Nous nous sommes donc positionnés dans des codes muséographiques internationaux. » Ce nouvel espace, baptisé Explorez ,se veut donc digne des plus grands établissements du monde.