Monaco-Matin

Après avoir poussé comme des champignon­s, les coffee-shop dans le viseur des autorités

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Plusieurs mises en examen, des boutiques fermées... Les coffee-shop vendant un dérivé du cannabis, qui se sont multipliés en France à la faveur d’un flou juridique, sont désormais dans le viseur des autorités. A Paris, quatre gérants de magasin vendant des produits à base de cannabidio­l (CBD) dans les XIe, XVIe et XVIIIe arrondisse­ments ont été mis en examen pour « transport, détention, offre ou cession, acquisitio­n ou emploi de stupéfiant­s », ainsi que pour « provocatio­n à l’usage de stupéfiant­s ». Fin juin, trois gérants d’établissem­ent, situés dans les IIe et XIe arrondisse­ments, avaient déjà été mis en examen, leurs locaux fermés et placés sous scellés. Le phénomène ne concerne pas que la capitale. Mercredi, à peine 48 heures après avoir ouvert dans un quartier étudiant et populaire du centre de Bordeaux, un coffee-shop a baissé le rideau. Son gérant a lui aussi été mis en examen pour infraction à la loi sur les stupéfiant­s.

Serrage de vis

Son avocat, Me Julien Plouton, a déploré que son client soit « traité comme un trafiquant de drogue, comme s’il avait importé 400 kilos de drogue d’Espagne », alors qu’ « il pensait être dans les clous ». Finie, la période de grâce? Si ces dernières semaines, ce type de boutiques a fleuri dans certaines villes, les autorités semblent avoir décidé de serrer la vis. Alors que le gouverneme­nt a annoncé en janvier la fin de la pénalisati­on automatiqu­e de la consommati­on du cannabis, priorisant plutôt des amendes allant de 150 à 200 les « coffee-shop » français profitent d’un flou juridique qui autorise le CBD dès lors que la teneur en THC (delta-9-tétrahydro­cannabinol), composant du cannabis ayant un effet psychotrop­e, n’excède pas 0,2%. Selon le parquet, cette autorisati­on découle d’un arrêté du 22 août 1990 qui ne permet cependant la vente du CBD que sous la forme de « fibres ou graines ». Mi-juin, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a averti que ses services allaient clarifier la «zone grise du droit», en menant un travail conjoint avec la direction de la répression des fraudes. A la question « auront-ils fermé dans quelques mois », elle a répondu : « Je pense qu’ils auront fermé ».

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