« On veut la ramener »
Antoine Griezmann est apparu détendu et déterminé à deux jours de la finale face à la Croatie, dimanche à Moscou. « Grizou » rêve de marcher sur les traces de Zizou, vingt ans après
Avez-vous conscience que votre vie peut changer en cas de victoire ?
Je sais que ça peut changer beaucoup de choses. Mais on ne pense pas à lundi, on pense surtout à se préparer. Il faudra être prêt. J’ai déjà un peu visualisé cette finale. C’est un rêve d’enfance. J’ai envie d’y être, juste envie de la soulever, peu importe que je marque ou pas ou la manière. Je revois des images de , il y a des images et des photos. Chez moi à Mâcon (Saône-et-Loire), c’était n’importe quoi. On espère offrir de nouveau cela aux Français. On sait qu’on est attendus. On veut leur ramener la coupe.
Aimez-vous l’esprit de sacrifice qui anime les Bleus et qui doit vous rappeler ce que vous connaissez à l’Atlético ? On s’est dit qu’il fallait un bloc solide et dur à battre. Et on est devenu une équipe dure à battre.
On vous voit désormais recadrer vos partenaires défensivement. C’est aussi l’héritage de votre coach en club Diego Simeone ? Je travaille avec le meilleur entraîneur défensivement, donc j’essaie de leur apprendre des trucs, des petites astuces et des conseils. Comme eux peuvent aussi m’apprendre des trucs offensivement.
Il a fallu les convaincre de faire ce travail ? Non, je n’ai pas trop essayé de les convaincre. Mais si Kylian et Olive me voient défendre dans ma surface, ils peuvent se dire « pourquoi pas moi ? ». La défense pour nous c’est le plus important, parce qu’après on sait qu’offensivement, on peut mettre un but à n’importe quel moment. Comme moi sur une petite folie, comme ça m’arrive de temps en temps. Vous avez été le héros et le meilleur buteur de l’Euro . Désormais, vous jouez plus bas et vous marquez moins. Cela vous contrarie ? En étant meilleur buteur on a perdu, donc je me dis que je vais mettre moins de buts pour voir si on la gagne (rires). Si je marque tant mieux, mais je pense plus à l’équipe.
Avez-vous le sentiment que Deschamps a changé durant la compétition ? Il est respecté parce qu’il a gagné, il connaît le chemin pour y arriver. Il a fait des choix forts avec Lucas (Hernandez) ou Benjamin (Pavard). Il a changé après l’Argentine. La pression est alors redescendue, ça nous a fait du bien à tous. Il prépare bien ses matchs.
Comment jugez-vous l’évolution de votre ami Paul Pogba durant la compétition ? Le fait qu’il soit capitaine à Manchester United l’a aidé. Il s’est plus ouvert au vestiaire, il parle plus. Il savait ce qui l’attendait ici. Sur le terrain, il n’a pas beaucoup changé, il travaille, il fait tourner la balle.
Est-ce que la présence de Mbappé fait évoluer votre jeu et celui des Bleus ? Kyky nous fait du bien sur son côté, on l’a vu au bout de secondes contre la Belgique où tout le monde est froid et lui est capable de faire une accélération comme ça et de transpercer les lignes. J’espère qu’on verra un grand Kyky en finale.
Depuis plusieurs jours, vous n’hésitez plus à clamer votre amour pour la France, votre esprit patriotique… Il faut être fier d’être Français, on le dit très peu. On est bien en France, on mange bien, c’est un beau pays. On a une belle équipe de France, des beaux journalistes. Il faut être fier d’être Français. Je veux dire à quel point je le suis.
Je m’en fous du jeu qu’on fait si on a l’étoile. ”
Thibault Courtois, le gardien belge, n’a pas hésité à critiquer le jeu que vous pratiquiez… Je m’en fous du jeu qu’on fait si on a l’étoile (sourire). Laissez ça à Courtois. Il a été champion à l’Atlético Madrid, il pense qu’il joue comme le Barça avec Chelsea ? Je m’en fiche de ce qu’il dit.