Monaco-Matin

Bilic, le cauchemar de Laurent Blanc

- FAB.P. FAB.P.

Après avoir éliminé le Paraguay au but en or, puis les Italiens aux tirs au but, les Bleus d’Aimé Jacquet croisaient la route de la Croatie en demifinale de la Coupe du Monde 1998. En ligne de mire, la finale du Mondial qui s’était toujours refusée aux Tricolores. Tout avait mal commencé… La France s’emmêlait les pinceaux, et la blessure de Thuram porté en triomphe !

Christian Karambeu obligeait Jacquet à faire entrer Thierry Henry dès la demiheure. A la mi-temps, le sélectionn­eur tirait la sonnette d’alarme. Ce match sentait la défaite. La désillusio­n. Le rêve envolé. Et quand Davor Süker lancé en profondeur trompait Barthez pour la première fois depuis deux matches, le doute s’installait. A la traîne défensivem­ent, Thuram avait couvert l’attaquant croate d’un hors-jeu évident. La suite fait partie de la légende. Dans le Documentai­re 98, secrets d’une victoire, Djorkaeff passeur sur le (Photo AFP)

premier but raconte : «Jereçois à 18 mètres [le ballon], je peux contrôler et frapper du gauche. Mais sincèremen­t, je sens un truc arriver dans mon dos et je fais extérieur pied droit. Je vois un mec black… C’est qui notre attaquant devant ? Et là, je vois Thuram. Et je me dis merde, j’aurais dû frapper ». Le latéral droit de Parme marque, puis double la mise, cette fois du gauche. Ses deux seuls buts en Bleu. « Ses deux buts, c’est le destin, raconte Davor Süker à Ouest-France. Cela devait se passer ainsi. Voilà ce qui fait la beauté de la Coupe du monde.» Avec les Bleus Laurent Blanc a croisé la Croatie le  juillet . Avant l’apothéose contre le Brésil pour une première étoile, “Lolo” avait fait parler de lui. Il s’en serait bien passé. Ce jour-là, il prenait son premier carton rouge sous le maillot national en  matches pour une main en pleine figure de Bilic (e). Celui qui formait avec Desailly, Thuram et Lizarazu, une défense de fer, devait se contenter de regarder la finale sur le banc. « La première faute, c’est Bilic qui la fait en m’accrochant, raconte-t-il à la presse au lendemain du match. Parce que le coup franc est pour nous. Il est bien placé. Pourquoi irais-je commettre une irrégulari­té ? En voulant me libérer, j’ai un mauvais réflexe. Ni grave, ni méchant. Bilic s’effondre. L’arbitre n’a pas pu voir mon geste. Il est alors à côté de «Zizou» qui frappe le coup franc. Je crois, sincèremen­t, qu’il va m’avertir. Pas plus. Quand je le vois s’écarter, je m’attends à un jaune. Je n’ai pas le temps de lui parler en espagnol. De lui dire «Non !». Il sort le carton rouge. Il faut tout de suite assumer. C’est ce que j’ai essayé de faire ». Bilic s’est excusé, mais rien n’a été réparé. Frank Leboeuf doit assurer l’intérim face au Brésilien Ronaldo. Et quel intérim ! Un sans-faute pour un - historique. Un signe du destin que ce dernier évoquait devant la presse à l’approche de la finale. Dans les colonnes de Nice-Matin, on pouvait lire : “« Il était écrit que Laurent Blanc ne jouerait pas la finale. Contrairem­ent à moi… De toute façon tout est écrit ! C’est lui [Dieu] qui décide. Je ne lui demande jamais de me faire gagner un match. Mais là, je vais lui proposer de ne pas écouter les prières des Brésiliens…» Au matin de cet attendu France- Croatie, sa mère lui passa un petit coup de fil. « Tu ne joues pas ? C’est bien, tu te réserves pour la finale…», essaya-t-elle de plaisanter.”

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