Ils veulent sauver le marché
À l’initiative de Patricia et Alain Armenier, 16 des 19 commerçants du marché couvert se sont rassemblés en association pour redonner vie à ce lieu incontournable de la Principauté
Le marché de la Condamine symbolise l’authenticité. Sur la place d’Armes, chaque matin, les étales colorées dégagent des effluves sucrés, salés, épicés ou fleuris. Mais ils sont peu à profiter de cette balade sensorielle. Il est 9 h, l’ambiance est bien éloignée de celle des marchés où l’on joue des coudes pour avancer dans les allées. Même constat dans l’espace couvert. Les artisans sont là depuis quelques heures déjà et derrière les vitrines leurs produits nous font de l’oeil. Certaines cabines sont closes. Est-ce la fin ou le début de quelque chose? Normalement, de nouveaux commerces, dont une boucherie, devraient ouvrir prochainement.
« Le marché est en train de mourir »
Les clients sont rares et cela inquiète les commerçants. Surtout Patricia et Alain Armenier qui y ont installé leur «Petit charcutier de Monaco », il y a un peu plus d’un an. «Le marché est littéralement en train de mourir, il faut que l’on trouve des solutions pour lui redonner du souffle », commence la patronne. Et pour y remédier, ils ont créé, il y a quelques mois, l’Association des commerçants du marché couvert de la Condamine, qui regroupe aujourd’hui 16 des 19 commerces de la halle. Et des idées, ils n’en manquent pas. Patricia poursuit : «Nous souhaiterions que le marché soit mieux signalé et qu’il y ait plus de publicité. Pourquoi pas également organiser des journées commerciales ou des soirées à thème? Mettre de la musique. Changer les portes pour que l’on nous voie davantage. Tout le monde est de bonne volonté et on cherche les meilleures solutions pour donner envie aux clients de venir et d’acheter. »
Le midi et c’est tout?
Patricia, Monégasque et présidente de l’association, se souvient « d’une ambiance de foire » dans ce lieu chargé d’histoire. Maintenant, il n’y a qu’à l’heure du déjeuner, en semaine, que l’endroit retrouve une certaine vie. « C’était une très bonne idée d’installer des chaises pour que les clients puissent profiter de la restauration, mais ce n’est pas chez nous qu’ils viennent», déplore Alain. S’ils ne profitent pas de la cohue journalière, c’est parce qu’ils ne peuvent pas servir à table. On pourrait alors penser que la petite restauration se porte bien. Il n’en est rien. Fabio Pagliero, gérant du «Truffle Bistrot», est inquiet. « C’est beaucoup de souci, il y a très peu de vie et j’ai l’impression que personne ne sait vraiment qu’on est là. » Cela peut sembler paradoxal, mais durant l’été, Patricia et son mari fermeront leur boutique, car leurs clients habituels sont partis en vacances et les touristes ne sont pas en rendez-vous. La mairie, consciente elle aussi de la situation, compte bien mettre toute en oeuvre pour faire revenir l’activité dans la halle de la place d’Armes.