Deschamps, stop ou encore ?

Il ne dira, probablement, rien de la suite, juste après cette finale, qu’il la gagne ou qu’il la perde. Sous contrat jusqu’en  avec la Fédération française de football, Didier Deschamps a toujours répété qu’il se sentait « épanoui » en tant que sélectionneur. Un poste qui lui offre davantage de moments de répit que lorsqu’il était joueur ou entraîneur en club et lui permet de profiter de ses proches. Le  octobre prochain, il fêtera ses cinquante ans. C’est jeune pour un coach, mais ne pourrait-il pas être tenté de partir grand seigneur, en cas de succès contre la Croatie, dans une sorte de mimétisme avec Aimé Jacquet ? A travers les messages qu’il distille, ce ne serait pas la tendance. ‘‘DD’’ entretient une relation parfaite avec son président Noël Le Graët, ce qui n’a pas toujours été le cas dans sa vie passée à la Juventus ou à Marseille. Il a également prouvé durant ce Mondial qu’il était parfaitement en phase avec la nouvelle génération, laquelle semble faite pour durer au sommet. Tous les voyants sont au vert, donc, mais certaines voix affirment que « tout est possible » en vue de la suite... Hier, à la veille du plus grand rendez-vous de sa carrière d’entraîneur, il a évoqué son métier si prenant, qui lui donne tellement de joie mais lui pompe aussi beaucoup d’énergie. « Ma réussite est liée à celle des joueurs, a-t-il confié. Je ne vais pas dire que joueur, c’est la plus belle vie, mais certainement. On se dépasse physiquement. Quand on est sélectionneur, ça tient plus du domaine mental, de la psychologie. C’est plus usant. » Un aveu plutôt rare venant de sa part... Il y a quelques semaines, Zinedine Zidane a quitté son poste au Real Madrid après une troisième Ligue des champions de suite, sentant qu’il lui serait difficile de faire mieux. S’il remporte, ce soir, la Coupe du monde, ‘‘ la Desch’’ entrera dans le cercle très fermé de ceux qui ont remporté cette compétition en tant que joueur et sélectionneur. Avant lui, seuls Mario Zagallo, avec le Brésil, et Franz Beckenbauer, avec l’Allemagne, sont parvenus à réaliser un tel exploit. Deschamps n’est plus qu’à un pas de ces deux géants.