Monaco-Matin

Robert Pirès : « Liés à vie »

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Comment prépare-t-on une finale de Coupe du monde ? Dans la joie sans perdre de vue le principal, vous n’avez encore rien gagné. En , on savait qu’on avait une équipe très forte, avec de l’expérience malgré tout, et un pays derrière nous mais tant que vous n’avez pas remporté la finale, vous n’avez rien fait. Je me souviens du  juillet, c’était une journée très longue. On est resté longtemps à Clairefont­aine, à tourner en rond, on ne pouvait rien faire à part attendre. Notre finale a vraiment débuté quand on est monté dans le car. On ne pouvait pas sortir de Clairefont­aine tellement la foule était dense. Là, on s’est dit qu’on était dans notre finale.

Existe-il un parallèle entre  et  ? Il y a quelque chose de commun, outre Didier Deschamps, c’est la notion de groupe. Quand vous commencez à gagner des matches dans un tournoi majeur, les affinités se créent. Vous avez besoin d’être bon sur le terrain, c’est un fait, mais vous avez surtout besoin de vous aimer en dehors. Deux mois tous ensemble, c’est long. Ce n’est pas évident. Et je pense que cette cohésion collective qui ressort de l’équipe actuelle me rappelle la nôtre. Deschamps n’y est pas pour rien. Le lien qu’ils sont en train de construire, il va durer dans le temps s’ils sont champions du monde. On a fêté les  ans de  comme si c’était hier parce qu’on a gagné le titre. On est lié, pour la vie, par ce titre. C’est un moment unique dont il faut profiter et le faire au maximum mais pour ça, il faut gagner.

L’échec en finale de l’Euro  permet-il d’être à l’abri d’une mauvaise surprise ? Lloris, Giroud, Griezmann, Matuidi, Pogba, Kanté… ils ont connu cette défaite face au Portugal. Ils vont avoir un rôle déterminan­t avant la finale face à la Croatie. Il y a deux ans, on était déjà favori et on est passé au travers. Il faut se servir de cet échec.

À l’inverse de  où l’équipe avait des joueurs très expériment­és comme Blanc, Deschamps, Djorkaeff, Petit, Lizarazu, Barthez, cette équipe est très jeune. Jusqu’où peut-elle aller ? Ils ont une marge de progressio­n immense, ils peuvent tout gagner et vont sans doute tout gagner. Ils sont bluffants. Avant le Mondial, on disait que cette équipe manquait de leaders, peut-être que dans le football actuel vous n’en avez pas besoin quand vous avez de la technique, de la jeunesse, du talent, de la fraîcheur. Le leader, il est sur le banc de touche, c’est Didier. Son message est capital.

Quelle finale voyez-vous ? Quoi qu’il arrive, je suis derrière les Bleus et Didier. Je leur souhaite une deuxième étoile, que l’on tourne la page et qu’on passe le flambeau. J’ai juste envie de leur dire attention, les Croates vont être malins et mettre du vice. Ils savent que les Bleus sont favoris et vont vouloir imiter le Portugal à l’Euro. Je pense que la finale sera compliquée mais qu’on va l’emporter.

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