Monaco-Matin

 : cette année-là…

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Dans les colonnes de notre quotidien, le 12 juillet 1998, ces lignes que l’on pourrait transposer vingt ans plus tard sans retirer une seule virgule : « Nous allons tout donner, tout tenter. Aller au fond de nous-mêmes. L’essentiel sera de ne rien regretter. » Un peu plus loin: «Nous regardons devant nous. Il se dresse quelque chose de fabuleux, d’historique (...)» Ces mots sont ceux de Didier Deschamps, alors capitaine de l’équipe de France. En face joue le Brésil. «Une nation de football extraordin­aire », résume Zidane qui estime cependant que ce pays « n’est pas imbattable ». De son côté, Aimé Jacquet promet alors « une finale belle et joyeuse» .Lescore lui donnera raison, même si, longtemps, les commentate­urs l’ont décrié. Cette année-là, c’est la Croatie qui décroche la troisième place en battant les Pays-Bas. Croatie qui célèbre ainsi sa toute première participat­ion au tournoi en mettant fin de belle manière à « un parcours inattendu ».

« Le jour de gloire est enfin arrivé »

Confiants dans la victoire des Bleus, les observateu­rs se réjouissen­t à l’idée de les voir descendre les ChampsÉlys­ées dès le lendemain, puisque le match se joue au Stade de France, tout récemment inauguré. Avant eux, les joueurs du PSG y ont été escortés en 1986 et 1996. Puis les tennismen victorieux de la Coupe Davis, emmenés par leur capitaine Yannick Noah. Alain Prost avait déjà descendu l’avenue au volant de la Williams-Renault qui lui avait valu en 1993 son 4e titre de champion du monde des pilotes de Formule 1. En 1964, c’était Eric Tabarly, premier de la transat anglaise en solitaire. Dans un billet au lyrisme épidémique, Philippe Camps ne contraint pas son allégresse. « Merci d’avance », risque l’enthousias­te qui le martèle : « Oui, le jour de gloire est enfin arrivé. » Avec le recul, son introducti­on prend des accents de prophétie. «On n’oublie pas une finale de Coupe du monde. On se souvient toujours où on l’a suivie. Avec qui. Et on sait, bien des années après, dans quel camp on s’agitait. » On en reparle dans vingt ans. En se rappelant que le dimanche 15 juillet 2018, toute une nation se rassemblai­t derrière onze autres héros français.

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