Matéo Mornar, quand le coeur balance entre les deux nations
«Si j’avais deux coeurs, l’un serait pour la Croatie, l’autre pour la France.» Matéo Mornar est un brin embêté. Ce soir, l’organe vital de ce sculpteur proche du prince Albert II balance entre les deux nations finalistes de la Coupe du monde. Entre une Croatie natale – il est né à Split en – et une France qui lui a tout donné. Lui a ouvert les bras quand il était minot. «En , on a fui la Croatie pour des raisons économiques. Les communistes ont tout confisqué à mes parents qui avaient de l’argent. La France a été un pays d’accueil et je ne l’oublierai jamais.»
« Il faudra bouffer de l’herbe pour gagner »
Il y a eu Paname où Matéo Mornar a façonné son parcours et sa vision artistiques puis, dans les années soixante-dix, la Côte d’Azur où il a débuté ses premiers jobs. « En , j’ai été braqué dans mon atelier. J’ai été sérieusement blessé alors le prince Albert II m’a dit de venir à Monaco. » Lequel est devenu, aussi, un pays de coeur. C’est en Principauté que Matéo Mornar a maté le parcours aussi épique qu’inattendu des Vatreni. Dernièrement à la Bella Vita, contre les Anglais en demie, dans une chaude ambiance. « On s’est fait peur quand même. Les Anglais ont été fair-play. Certains ont mis des maillots de la Croatie», sourit-il. Contre la bande à Deschamps, ce ne sera pas la même affaire. Et le septuagénaire a d’ailleurs du mal à (Photo Cyril Dodergny)
départager les deux équipes. « Je pense que cela va se jouer aux prolongations. Mais je n’espère pas aux tirs aux buts, bien que Subasic soit en forme dans cet exercice. Bon, allez, je vois une victoire de la Croatie. Franchement, laisseznous une étoile ! » Pas certain que Kylian Mbappé et consorts exaucent le souhait de ce Croate fou amoureux de l’Hexagone. «Sur le papier, la France est beaucoup plus forte. Mais, c’est une finale. Il faudra bouffer de l’herbe pour gagner. »