Monaco-Matin

Patrick Fiori « très ému d’être auprès de vous ce soir... »

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Je voulais juste vous dire que je suis très, très ému d’être auprès de vous ce soir... » Patrick Fiori l’avoue, il n’est pas un spécialist­e des grands discours. Mais ces quelques mots du chanteur sur la promenade du Paillon, hier soir, en disent long. À l’instar des larmes qui envahirent le visage de Calogero, un an plus tôt. 86 ballons blancs s’échappent dans le ciel. Avec autant de faisceaux lumineux pour les accompagne­r, au son des Feux d’artifice de Calogero, interprété par l’orchestre philharmon­ique de Nice. 22 h 30 hier. Tableau magnifique dans le ciel. Emotion dans yeux du public. Ce moment en apesanteur en rappelle d’autres. Un an. Deux ans. Et des blessures qui tentent de cicatriser, bon an mal an. Nice va donc devoir s’y habituer. À vivre avec. Ou plutôt sans eux. À se recueillir, chaque 14 juillet, à l’approche de 22 h 34, l’heure fatidique où des centaines de destins ont basculé. Pour ce nouvel hommage aux victimes du camion tueur, les plaies semblent moins à vif. Mais la douleur de l’absence ou d’un corps en reconstruc­tion reste intacte. Alors les équipes de l’AFVT (associatio­n française des victimes du (Photos Franck Fernandes) terrorisme) s’activent pour échanger avec ceux qui le désirent. Réconforte­r. Apaiser avec leurs mots.

« Nissa la bella » aérien

Héroïque. La bien nommée 3e symphonie de Beethoven, elle, résonne comme un hommage aux héros du 14-Juillet. Sous la direction du maestro György G. Rath, l’orchestre philharmon­ique distille un parfum de poésie, de beauté dans les jardins Albert-Ier. 2500 personnes ont pris place dans les sièges disposés par la Ville. 541 victimes ont été invitées, pour clore en musique cette journée éprouvante. Comme le 14 juillet 2016, le monde entier est là. À l’instar d’Erin et Will Chafer, la soixantain­e, touristes américains de retour. « Nous étions à Nice trois jours plus tôt. Nous avions été très choqués en découvrant les images à la télé ». Alors ce couple est revenu communier avec Nice, « sans dire à nos familles qu’on était là, pour éviter qu’ils s’inquiètent. Nous tenions à être présents. Nous sommes honorés de partager cette expérience niçoise ». Vladimir Pogoretski­y et Daria Pogoretska­ya, eux, sont venus de SaintPeter­sbourg avec leur pitchoun. Pour la musique, Vladimir étant violoniste concertist­e. Mais aussi parce qu’il est « très important de ne pas oublier, insiste Daria. La minute de silence, c’était très fort. Ce qui est arrivé ici s’est produit un peu partout à travers le monde. Alors nous devons être ensemble ». Rassemblés par un langage universel : la musique. Avec pour final ce poignant Nissa la bella, interprété sous un ciel constellé de ballons.

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Le lâcher de ballons dans le ciel niçois, au son des Feux d’artifice de Calogero.
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Patrick Fiori, un chant Utile pour Les gens qu’on aime.

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