Signé Roselyne
Lundi
En regardant les images du discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès du Parlement, je pensais à Rantanplan, le chien des Dalton, celui qui en voulant montrer son affection pose ses pattes sales, souillant ainsi le costume de son maitre adoré. En applaudissant sans arrêt et hors de propos le président de la République, les parlementaires de la majorité ont dégradé un moment que leur chef voulait solennel en un meeting de la République en marche. L’opposition, quant à elle, s’est refugiée dans les propos convenus et les attaques personnelles. Il était bien inutile des deux côtés d’en faire « des caisses ». Le discours annuel du chef de l’exécutif est un exercice qui doit se banaliser, loin de tout procès en monarchie puisqu’il se tient dans des locaux dévolus à l’Assemblée nationale, devant des parlementaires présents parce qu’ils sont payés pour cela. Emmanuel Macron propose d’écouter les présidents de groupe lui répondre, ce que la Constitution n’autorise pas encore ? C’est plutôt une bonne idée et avancer qu’ainsi on attente aux institutions de la Ve république paraît très exagéré…Quant au fond du discours, il y a gros à parier qu’il n’aura fait changer l’opinion de personne !
Jeudi
Bien dommage que les présidents des collectivités locales aient boudé la Conférence des Territoires. Loin des procès simplistes, les présidents des trois grandes associations d’élus locaux auraient pu discuter d’un excellent rapport qui casse un certain nombre d’idées reçues. Non, il n’y a pas deux France, celle, pauvre des territoires ruraux et celle, riche des secteurs urbains. Il suffit de regarder la dynamique Vendée pour savoir qu’il existe une ruralité triomphante et les camps de migrants pour constater que la
misère irréductible est concentrée au coeur des grandes métropoles. Les territoires qui s’en sortent sont ceux qui ont cultivé les partenariats de développement entre la ville et la campagne, bien éloignés des bagarres médiocres des chefaillons locaux.
Vendredi
Il est classique de se moquer des malheurs des anglais et d’égrener la liste des avanies que nous a fait subir la perfide Albion. Mais enchainer à ce point les camouflets, trop, c’est trop. Teresa May croyait avoir bâti un consensus entre les membres d’un gouvernement miné par les désaccords sur le Brexit ? Caramba, encore raté : lundi, les deux ministres brexiters, Boris Johnson et David Davis claquent la porte aggravant un chaos politique sans précédent au Royaume-Uni. Alors que l’on connaît la puissance du football pour construire de l’unité nationale, fût-elle éphémère, mercredi soir, l’Angleterre est éliminée de la finale de la Coupe du Monde et par qui, ladies and gentlemen, par la Croatie ! Damned… Les gazettes
économiques font le décompte funèbre des financiers qui quittent la City et Donald Trump porte le coup de grâce à Teresa May jeudi dans une interview d’une incroyable grossièreté donnée au journal The Sun. Pas question pour lui de signer un accord de libre-échange avec les britanniques si ceux-ci ne rompent pas complètement les ponts avec l’Union européenne et d’ailleurs Boris Johnson ferait un excellent premier ministre ! Il fallait voir la tronche de la première ministre, tellement affaiblie qu’elle dut serrer les dents pour recevoir sans broncher le paltoquet yankee qui l’avait humiliée. Pire encore, la reine Elizabeth fut contrainte ce vendredi de recevoir pour le thé Melania et Donald Trump, triomphants de vulgarité. Cette très vieille dame en a vu d’autres mais l’image était pathétique et nous en avions le coeur serré. Les anglais dans leur célèbre chant patriotique Rule, Britannia, rule proclament qu’ils ne seront jamais des esclaves – Britons never shall be slaves –, ils pourraient alors se souvenir que jamais, l’Union européenne ne les a
offensés et qu’il leur a fallu attendre un président américain aux origines écossaises pour se faire ainsi cracher à la figure.
Samedi
Dans cette chaude journée de fête nationale, il ne faut pas bouder les festivités, défilés militaires ou bals populaires. Mais il convient aussi de se souvenir de la tragédie que fut cet attentat terroriste qui, il y a deux ans, sur la Promenade des Anglais, fit morts et plusieurs centaines de blessés. Nice et la France portent comme une plaie toujours à vif la mémoire des morts et les souffrances des survivants. Le premier ministre a présenté hier un nouveau plan d’action anti-terroriste. Même s’il n’apporte rien de bien nouveau à part la mise en place d’un parquet spécialisé qu’on nous promet à chaque déclaration sur le sujet, il établit que le chef de file du dossier est bien la Direction générale de la sécurité intérieure, la DGSI, désignation là aussi réitérée pour éviter une guerre des services dont on ne vient pas à bout. Nous verrons bien s’il suffira d’une déclaration martiale d’Edouard Philippe pour réussir là où la droite et la gauche ont échoué.
Dimanche
Non, je n’en ai pas parlé. J’attends ce soir ! Allez les B…
« La reine Elizabeth fut contrainte ce vendredi de recevoir pour le thé Melania et Donald Trump, triomphants de vulgarité. »