Monaco-Matin

« Ils seront liés à vie »

- A MOSCOU, VINCENT MENICHINI

En conférence de presse, Didier Deschamps a eu du mal à cacher son émotion. Il a également vu ses joueurs l’asperger de champagne au milieu des journalist­es.

Ses premiers sentiments

« La France est championne du monde, c’est qu’on a fait les choses mieux que les autres. J’avais un groupe très jeune. Quatorze d’entre eux découvraie­nt une Coupe du monde. Ma plus grosse fierté avec ce groupe, c’est qu’ils ont réussi à avoir le bon état d’esprit. Je leur rabâche de ne jamais rien lâcher. Tout le temps. Ces qualités mentales et psychologi­ques ont été déterminan­tes dans cette Coupe du monde. On n’a pas tout le temps eu la maîtrise, mais on a répondu avec le caractère. Est-ce qu’on est un beau champion ? Pfff (il souffle). On est champion du monde et on sera sur le toit du monde pendant quatre ans. »

La génération Griezmann

« Antoine a beaucoup d’humilité et sait qu’il existe à travers un collectif, mais il y a des individual­ités qui ont fait la différence. On peut parler des buteurs, mais dans la façon de construire cette équipe, le bien-vivre ensemble est génial. Mes joueurs ont tout fait ensemble, sur et en dehors du terrain. Ça passe par le collectif. C’est toujours comme ça. Les entendre, à tour de rôle, parler de ça, on est dans le vrai. Le terrain leur donne raison aujourd’hui. »

Le parallèle avec 

« J’ai eu l’immense privilège de connaître ça en tant que joueur il y a 20 ans. Ce qu’ils ont fait aujourd’hui, est aussi beau et fort. Les jeunes de 10/20 ans aujourd’hui ont ce bonheur de vivre cet événement avec nous. Mes joueurs ne peuvent pas se rendre compte des choses. Mais ils seront liés à vie par cet événement. Je leur ai dit qu’à partir de ce soir, ils ne seraient plus les mêmes. Il n’y a rien au-dessus des autres titres, mais champion du monde quand on est footballeu­r, il n’y a rien de plus beau.»

La psychologi­e de sélectionn­eur

« Une grosse partie du métier, c’est de la psychologi­e, du management. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Pour arriver à ça, les choix les plus importants sont les choix d’hommes de la liste pour construire un groupe qui ira le plus loin possible. Les équilibres humains sont tellement fragiles … L’unité du staff aussi est primordial­e. On a passé 55 jours ensemble, il n’y a pas eu de problème et c’est le meilleur exemple pour les joueurs. Il y a des moments où je peux être très dur. C’est pour leur bien et même s’ils sont jeunes, il y a l’écoute qui est là. Vous le verrez car un film sortira bientôt (sourire).»

Le déclic contre l’Argentine

« On a eu un match très difficile contre le Pérou et même si on n’a pas été beau contre le Danemark, j’avais décidé de faire tourner et de remettre des joueurs dans le coup. C’est peut-être gagnepetit, mais on a assuré la première place. La suite est une autre compétitio­n. L’Argentine a changé beaucoup de choses en terme de capital confiance. Ça a été un élément déclencheu­r. Oui, j’y croyais, après savoir comment savoir que ça va se passer… On était qualifié uniquement que pour les quarts de finale. Cette envie et cet appétit de victoire sont venus petit à petit. Mes joueurs sont des guerriers, le talent ne suffit pas au haut niveau, après, la différence est psychologi­que.»

Au panthéon du sport français

« Je regarde toujours devant moi ? Je regarde devant pour atteindre mes objectifs. Il y a deux ans, ça a été tellement douloureux de ne pas être champion d’Europe. J’ai appris beaucoup en 2016. Le fait de désacralis­er l’événement… J’avais trop accentué sur le côté émotionnel. Dans l’approche de ce match, la décontract­ion qui est importante, aller chercher cette étoile, je suis fier pour eux. Et un peu de moi aussi. En toute humilité.»

Avec Zagallo et Beckenbaue­r, sacrés joueur et entraîneur

« Ça me fait plaisir. C’est un cercle très fermé. Ils étaient deux meilleurs technicien­s que moi, sur le terrain. J’étais moins beau, même si j’ai gagné des titres aussi. C’est une fierté personnell­e qui passe après. Eux sont champions du monde. Kylian a 19 ans, je lui souhaite de l’être à nouveau mais on ne sait jamais. Il faut prendre. Mon plus grand bonheur c’est de les voir comme ça.»

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