Monaco-Matin

Mécontent, un Biélorusse essaie d’étrangler le manager du «Yoshi»

- JEAN-MARIE FIORUCCI

L’affaire évoquée devant le tribunal correction­nel aurait pu figurer dans la série Cauchemar en cuisine ! Cette émission diffusée à la télévision et qui tente de venir en aide à des restaurate­urs en difficulté. À une différence près : l’histoire n’a rien à voir avec une éventuelle erreur de gestion ou de pauvreté culinaire. Ce sont plus simplement les réactions inattendue­s d’un client biélorusse infatué. Contrarié dès son arrivée dans un restaurant japonais d’exception et complet de la Principaut­é par un refus, il a tenté d’étrangler le dirigeant de l’établissem­ent. Comment comprendre pareilles exécration, engouement et irritation transmués sans raison apparente ?

Ses deux mains sur la trachée

Le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e a rappelé les tenants et aboutissan­ts à l’audience. «Le 3 mai dernier, vers 20 heures, un manager de Kiev se présente dans le restaurant pour dîner. Il est passableme­nt alcoolisé avec un taux de 1,25 mg par litre d’aire expiré. Il commence à faire du grabuge à l’accueil quand le maître des lieux lui signale poliment l’impossibil­ité de lui trouver une table pour quatre… Certes, le prévenu insiste car il avait bien effectué une réservatio­n auparavant. Mais pour Pris à la gorge, le gérant a été victime d’un malaise.

deux personnes ! Or, ils sont quatre à vouloir s’attabler… » L’individu croit à une rebuffade. Son orgueil meurtri le prédispose à une rancune tenace. Il fonce vers les cuisines où la discussion s’envenime avec le gérant du « Yoshi », au Métropole. Au point de mettre ses deux mains sur la trachée et de l’étouffer pendant quelques secondes. À la suite d’un léger malaise, justifié par des marques de strangulat­ion visibles autour de son

cou, le gérant sera transporté au CHPG pour un examen de santé.

Aucun souvenir

Le prévenu était absent à l’audience. Toutefois, au cours de son interrogat­oire pendant sa garde à vue, le trublion n’a pas contesté les faits. Mais il ne se souvient de rien… Finalement il s’est excusé d’avoir eu une réaction aussi violente envers le plaignant… Le premier substitut Olivier Zamphiroff (Illustrati­on J.-S.G.-A.)

va requérir une peine d’un mois avec sursis pour sanctionne­r cette attitude. « Au-delà de la pression exercée, estime-t-il, avec une intensité non déterminée, elle a dû être puissante. Car ce sont bien ses violences qui ont entraîné un jour d’ITT. » Le tribunal se montrera plus clément avec une condamnati­on à dix jours d’emprisonne­ment assortie du sursis et une amende à 75 euros.

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