Monaco-Matin

Énervée, elle froisse son PV et le jette sur un policier

- J.-M.F.

«Tout ça pour un PV à , €? C’est éprouvant et on ne peut pas permettre d’en arriver à ce niveau!» A la barre du tribunal correction­nel, l’avocat de la partie civile est ulcéré quand il décrit le comporteme­nt de la prévenue verbalisée pour conduire son véhicule avec le téléphone portable à la main. «Cinq outrages sont constatés! confirme Me Hervé Campana. Non seulement cette dame conteste, mais elle va déposer plainte et menacer… C’est scandaleux ! Mon client, fonctionna­ire assermenté, en vingt ans de carrière, n’a jamais subi pareilles offenses, injures graves! Nous réclamons  € de préjudice moral. L’argent sera reversé aux oeuvres de la police.»

« Tu peux te le mettre... »

Face au président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e, cette Néerlandai­se quinquagén­aire, résidant en Principaut­é, va tenir tête à l’accusation d’outrages à agent de la force publique. «Vous avez roulé en boule l’avis de contravent­ion, constate le magistrat, en le lui jetant dessus et en lui déclarant : “Tu peux te le mettre… Petit soldat, les Nazis aussi obéissaien­t aux ordres!” Vous avez augmenté le volume de la radio pour couvrir ses propos… Vous vous êtes mise dans un état d’extrême irritabili­té dès que le policier vous a dressé le P.V. Il y a des gestes d’énervement qui peuvent avoir des conséquenc­es fâcheuses.» La coupable minimise cette banale infraction au code de la route. Sur son visage, on perçoit encore quelques réminiscen­ces de l’agitation provoquée par le différend quand elle décrit le sujet de discorde. «Je me souviens de mes actes. J’avais le portable, je ne le tenais juste dans les mains. C’est vrai, j’ai bien froissé le carton jaune. Mais je n’ai pas augmenté le volume du poste de radio ni remonté la vitre de la portière. L’agent raconte n’importe quoi. Ce n’est pas correct de me qualifier d’hystérique… »

« Il a un toupet exagégé »

Le président: « Pourtant, le sous-brigadier venu sur les lieux en renfort confirme vos propos!» La prévenue: «Ce policier n’était pas là au moment des faits. Comment peut-il en témoigner? Il a un toupet exagéré…» En réponse, la victime réitère les infraction­s en décrivant une personne passableme­nt énervée et la façon d’écrabouill­er, de manière ostentatoi­re, l’avis remis. Dans ses réquisitio­ns, le premier substitut Olivier Zamphiroff s’étonne des possibles détours fallacieux du témoin. «Les agents sont assermenté­s. Quel intérêt d’accuser faussement la contrevena­nte. Pour faire acte de générosité? Les constatati­ons du gradé ne peuvent être remises en question. Madame est là pour entendre une condamnati­on à  € d’amende et doit être consciente que la prison peut être retenue.» Le tribunal prononcera une peine de  € d’amende et le versement de  € au plaignant.

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