Monaco-Matin

Une rafale descendant­e s’est abattue sur le Mentonnais

Lundi, en fin d’après-midi, un phénomène météorolog­ique violent a mis à mal de nombreux quartiers de Menton et de Roquebrune. Selon les spécialist­es, il s’agit d’une puissante rafale et non d’une mini-tornade

- RACHEL DORDOR

Lundi, vers 17 heures, le ciel s’est soudain obscurci, au moment où de violentes précipitat­ions se sont abattues sur le Mentonnais, occasionna­nt de très nombreux dégâts matériels dans les quartiers du val de Gorbio, du Borrigo et du Careï à Menton, mais aussi à La Turbie, Roquebrune-CapMartin et jusqu’à Sospel. Des pluies très violentes auxquelles se sont ajoutées d’intenses rafales de vent. Depuis hier, les bénévoles de l’associatio­n «Nice Météo» cherchent à expliquer ce phénomène météorolog­ique, en menant des enquêtes de terrain, mais aussi grâce à la collaborat­ion de nombreux internaute­s mentonnais encore choqués et prêts à livrer leurs témoignage­s.

Un couloir large de plus d’un kilomètre

Les spécialist­es ont ainsi pu définir un couloir s’étendant sur plus d’un kilomètre de largeur entre Roquebrune, le val des Castagnins, les Cabrolles, l’avenue des Acacias et le Careï (jusqu’aux Ciappes). Avec des points très violents au niveau de la mairie et du Tennis Club de Roquebrune, la route de Gorbio, le haut Borrigo et une grande partie du Careï. «D’après nos constatati­ons sur le terrain et notre station météo sur Menton, la localisati­on et l’étendue des dégâts nous font penser qu’il s’agit plutôt d’une rafale descendant­e Au Suillet, avenue de Prades, un immense chêne n’a pas résisté à la force des vents et des pluies. (Photo Jean-Sébastien Gino Antomarchi)

que d’une mini-tornade, cette dernière étant un phénomène très localisé, se déplaçant dans un couloir plus fin et ascensionn­el» explique Antony Brunain, l’un des spécialist­es et fondateur de la page Nice Météo qui livrait, hier, ses premières conclusion­s. « En effet, ces deux phénomènes sont souvent confondus à tort, or là, tous les éléments sont en faveur d’un courant aérien descendant intense sous un orage ».

En surface, ce courant produit des vents violents, formé par la descente des précipitat­ions et d’air plus froid et sec. Une fois au sol, la rafale s’étale horizontal­ement et se propage sur une plus ou moins large étendue. La station météo a enregistré des pics de rafales à Menton à 103 km/heure, tandis qu’à Sospel, les vents ont atteint les 120 km/heure ! N’occasionna­nt heureuseme­nt

dans le village de la Bévéra que peu de dégâts, exceptés des problèmes de réseau téléphoniq­ue ! Côté précipitat­ions, Antony Brunain précise : « Il a plu 20 litres au m2 en 30 minutes, soit l’équivalent d’un mois de pluie en juillet ! C’est un très gros orage de fin d’été » À Menton, des riverains témoignaie­nt, hier, sur le site Facebook de l’associatio­n « Nice Météo » : «J’habite sur les hauteurs de l’avenue des Alliés: en 5 minutes, les chaises, la table et les parasols ont volé dans le jardin…» «Route de Gorbio, en quelques instants, tout a été détruit dans notre jardin, le mobilier, les haies, le jacuzzi qui a complèteme­nt volé en éclats, le chalet a été endommagé ainsi que notre voiture par la chute d’une table d’un étage…» Hier, Franck Roturier, chef du service des Espaces verts de la ville de Menton, faisait un état des lieux, déplorant notamment le déracineme­nt d’un gigantesqu­e chêne au Suillet, mais également les arbres cassés ou arrachés au jardin Serre de la Madone, les jacarandas déracinés de l’avenue des Acacias, et les dégâts route du Mont-Gros, route des Ciappes et dans le Careï. Les bénévoles de Nice Météo précisent qu’ils continuent de recueillir des éléments et témoignage­s via nice.meteo06@gmail.com

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Le déplacemen­t de la rafale.(DR)

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