Èze: le jardin exotique et Jean-Philippe Richard
Il y a une quinzaine d’années, Jean-Philippe Richard installait quatorze de ses oeuvres dans le jardin exotique d’Èze, à l’instar d’autres jardins dans le monde de New York à Shanghai, de Venise au Cap, de Vienne à Stockholm. Pour fêter cet anniversaire, le sculpteur vient d’offrir trois nouvelles pièces à la mairie d’Èze, cette fois-ci placées au sommet du jardin, près des restes d’un belvédère antique. Contrairement aux autres qui étaient en terre, celles-ci sont en bronze. « Ce sont des pièces que j’ai sélectionnées pour cet endroit », commente l’artiste. Alexandra, Isalyne et Nathalie ont donc rejoint leurs consoeurs et les visiteurs – plusieurs centaines de milliers par an – auront peutêtre l’impression de surprendre une conversation entre elles. Pourtant, comme un contraste saisissant avec la nature, les plantes hostiles, comme des cactées, empêchent de s’en approcher. La
nature serait-elle jalouse et voudrait-elle garder pour elle ses sculptures laissant au promeneur le seul plaisir de la vue. Pour Jean-Philippe Richard, la question primordiale de la présence de ces pièces réside dans leur relation au paysage. Le prochain projet de l’artiste est d’installer un QR code et de demander à ses amis artistes de raconter des histoires pour inviter à la rêverie. « Ce jardin est un endroit extraordinaire qui invite au calme, à la méditation. Je connais un chef d’orchestre très célèbre qui y vient souvent pour se ressourcer. » Alexandra, Isalyne et Nathalie, elles, attendent la tombée de la nuit et le départ des derniers visiteurs pour se raconter leurs petites histoires, leurs secrets. Elles sont enfin seules, entre deux mondes. Hiératiques comme des sculptures grecques et aussi très contemporaines avec leurs expressions mutines et leurs cheveux courts qui leur donnent un air déterminé.