UE et Japon signent un vaste accord commercial
L’Union européenne et le Japon ont signé, hier, à Tokyo un vaste accord de libre-échange qui se veut un « message fort contre le protectionnisme » de Donald Trump. « Nous célébrons la signature d’un accord commercial extrêmement ambitieux entre deux des plus grandes économies du monde », ont déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le chef de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk dans un communiqué, en saluant un « jour historique ». Lors d’une conférence de presse commune, sans jamais mentionner le nom de M. Trump, les trois dirigeants ont longuement insisté sur leur rôle de porte-drapeau du libreéchange au moment où le président américain fait planer la menace d’une guerre commerciale. « La signature de cet accord de partenariat économique montre au monde la volonté politique inébranlable du Japon et de l’Union européenne de se faire les champions du libreéchange et de guider le monde dans cette direction alors que s’est répandu le protectionnisme », a insisté M. Abe. Baptisé Jefta (Japan-UE free trade agreement), ce pacte, le plus important jamais négocié par l’UE, porte sur une zone de libre-échange couvrant près d’un tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial et plus de 600 millions d’habitants. Côté européen, le secteur agroalimentaire sort grand vainqueur des discussions. Au final, 85% des produits agroalimentaires de l’UE pourront entrer au Japon sans droits de douane, mais parfois à l’issue de périodes de transition. D’autres, comme le boeuf, verront les taxes imposées progressivement réduites. Le riz, un produit hautement symbolique pour les Japonais, est exclu de l’accord. Tokyo s’engage à reconnaître plus de 200 indications géographiques comme le Roquefort, le Tiroler Speck autrichien, le Jambon d’Ardenne belge ou la Polska Wódka (vodka polonaise), qui bénéficieront « du même niveau de protection qu’en Europe ».