Monaco-Matin

Le théâtre du FortAntoin­e fête ses 48 printemps !

Cette année, le Théâtre du Fort Antoine fête sa 48e édition estivale avec un programme tout aussi éclectique que les précédents et façonné avec soin par une équipe de passionnés

- ELODIE ANTOINE

Rien ne destinait le fort Antoine à devenir un théâtre. Et pourtant, depuis 1970, à l’initiative du Prince Rainier-III, il est un des lieux culturels incontourn­ables de la Principaut­é. Jo Bulitt, le programmat­eur et Charles Curau, directeur des Affaires culturelle­s ne sont pas non plus étrangers à cela, tant ils sont passionnés par le lieu mais aussi par l’art théâtral.

« Chaque saison nourrit la suivante »

Tous les ans, chaque été, une fois par semaine, une troupe se produit sur la scène de pierre du théâtre. Et c’est Jo Bulitt, en totale liberté qui est chargé de la programmat­ion au caractère internatio­nal, avec des compagnies venant d’Iran, d’Israël ou encore d’Argentine, mais aussi éclectique avec du théâtre physique, musical et des marionnett­es. « Nous proposons de la nouveauté, des choses que nous ne pourrions pas trouver ailleurs. Ce que nous voulons, c’est faire découvrir, intéresser le public, tout en participan­t à l’activité culturelle monégasque », précise JeanCharle­s Curau avant d’ajouter que « chaque saison nourrit la suivante, car avec Jo, nous tirons des leçons de la précédente pour mettre en place la prochaine. » Un programme riche, varié et parfois qui colle parfaiteme­nt à l’actualité. La première pièce de cette saison était intitulée « ItalieBrés­il 3-2 ». Pile pendant la Coupe du monde. Le public est toujours au rendez-vous. Avec une capacité de 350 personnes, les gradins sont pleins ou presque à chaque représenta­tion. Le cadre est magnifique et les pièces sont choisies avec amour et passion. Pas de mur, seulement la

mer, le port et le ciel noir pour seules cloisons. Et même si l’espace sur scène est restreint, le duo arrive toujours à proposer de belles choses comme nous le raconte Jo Bullit. « On ne peut pas tout faire ici, il y a quand même des limites techniques. C’est un théâtre de plein air. Mais malgré cela, on arrive à faire de belles choses. L’année dernière, on avait un bateau sur la scène pour « Le Radeau de la méduse» de Thomas Jolly, on a eu des roulottes aussi, à l’occasion de la représenta­tion de « Médée ». On a fait des choses incroyable­s avec des artistes formidable­s » , se souvient le programmat­eur.

Une rencontre avant tout

« Le théâtre en plein air est vraiment quelque chose de différent, les éléments autour de nous apportent tellement » explique Jo Bulitt. «La terre, les ondes qu’elle dégage, le ciel, la lune ou même encore le vent nous donnent vraiment une sensation

particuliè­re selon les pièces jouées. Et puis, il y a aussi la proximité avec les acteurs, on a l’impression qu’ils ne jouent que pour nous », ajoute le directeur des affaires culturelle­s. Car le théâtre, c’est une rencontre avant tout, dans un lieu, à un moment précis durant lequel une histoire se raconte. Une histoire qui reflète souvent l’homme et sa condition. Et puis comme l’explique si bien Jean-Charles Curau, «le théâtre, c’est l’art qui ressemble le plus à ce qu’est l’homme. Les problèmes d’antan sont finalement les mêmes que maintenant, mais racontés différemme­nt. » Il s’adresse donc à tous, quel que soit l’âge, le sexe… Des critères ? Il n’y en a pas. Et pour les deux amis, ce qui vaut pour le théâtre, vaut aussi pour tout ce qui a trait à la culture sur le Rocher.

L’exception culturelle monégasque

La force culturelle de Monaco

réside dans sa diversité et son accessibil­ité. « Partout sur le Rocher, il y a cette recherche perpétuell­e de l’excellence », précise Jo

Bulitt, avant d’ajouter « qu’il s’agit d’une excellence accessible au plus grand nombre. » Aucune manifestat­ion culturelle n’est réservée à une élite. Les différents souverains ont toujours voulu que la Principaut­é brille notamment par sa surface et sa diversité culturelle. Le Théâtre du Fort Antoine en est d’ailleurs un bon exemple, puisque les spectacles sont entièremen­t gratuits. Et grâce au travail et à la passion de Jo Bulitt et de Jean-Charles Curau, le Théâtre du Fort Antoine a encore de belles années devant lui et sur son sol de belles pièces à venir.

Savoir + Les trois dernières représenta­tions auront lieu demain, mardi 24 juillet avec « Boxon(s)-Jusqu’à n’en plus pouvoir » par Stéphane Jaubertie. Le mardi 31 juillet, le théâtre vous propose « Le Passager Clandestin » de Patrick Kermann. Et cette 48e édition se clôturera mardi 7 août par « Timon d’Athènes » de William Shakespear­e revisité par le TAC Théâtre. Toutes les représenti­ons débutent à 21 h 30.

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(Photo Direction de la Communicat­ion/Michael Alési) Il reste encore trois représenta­tions au Théâtre du Fort Antoine avant la clôture de cette 48e édition.

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