Monaco-Matin

«Plutôt sceptique et très vigilant »

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Stéphane Valéri, le président du Conseil national, explique la position prudente de son institutio­n vis-à-vis de Bruxelles. Selon lui, malgré les échanges favorables avec Andorre et Saint-Marin, les négociatio­ns doivent se faire en tenant compte exclusivem­ent des spécificit­és monégasque­s.

Le groupe formé par Monaco Andorre et Saint-Marin vous semble-t-il de nature à renforcer le dialogue avec l’UE et à mieux faire valoir les spécificit­és de Monaco ? En , j’avais pris l’initiative de mettre en place la conférence des présidents des parlements des petits états d’Europe, notamment pour que nous puissions parler d’une même voix au sein du Conseil de l’Europe, sur certains sujets. Je suis donc par principe favorable à des échanges avec Andorre et Saint-Marin, car nous avons certains points à défendre en commun. Pour autant, il faut éviter l’écueil de l’amalgame. Monaco possède en effet une attractivi­té et des spécificit­és uniques, qu’il convient de préserver dans toute négociatio­n avec une organisati­on internatio­nale. De manière générale, je pense que Monaco ne doit compter que sur les responsabl­es monégasque­s de la négociatio­n. Ceux-ci ont la chance de pouvoir désormais s’appuyer sur un Conseil national plutôt sceptique et très vigilant par rapport à Bruxelles. Ce positionne­ment est un atout supplément­aire pour eux, un argument politique fort dans leurs discussion­s avec les négociateu­rs européens.

Considérez-vous être suffisamme­nt informé par le gouverneme­nt ? Le rythme d’informatio­n du Conseil national par le Gouverneme­nt est pour le moment tenu, conforméme­nt à nos accords. Le Gouverneme­nt informe le Conseil national a posteriori, après chaque session de négociatio­n à Bruxelles. C’est l’occasion pour les élus de rappeler à chaque étape, qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir, sans quoi le Conseil national ne pourra pas ratifier un éventuel accord final avec l’Union Européenne.

Finalement, les divergence­s ne sont-elles pas principale­ment dans la forme ? Le Gouverneme­nt semble avoir pris la mesure du résultat des élections. Or, les Monégasque­s, par leur vote, ont manifesté clairement leurs craintes et leurs réticences au sujet de l’issue de cette négociatio­n. Nos positions se rejoignent puisque le Gouverneme­nt déclare ne pas vouloir signer un accord qui ne respectera­it pas nos spécificit­és, et le Conseil national déclare de la même manière ne pas vouloir le ratifier. Sur le fond, encore faut-il se mettre d’accord sur ce qu’on entend par « spécificit­és » et s’accorder sur des lignes rouges précises et non négociable­s.

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(Photo Cyril Dodergny) Stéphane Valeri.

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