Monaco-Matin

Monaco pourrait devenir la capitale des enchères d’art moderne

- L.M.

Si les enchères se multiplien­t comme des petits pains en Principaut­é, les maisons qui s’intéressen­t à l’art moderne ne sont pas si nombreuses. Et pour cause : ce que l’on appelle le droit de suite pose comme une difficulté. Issu d’une loi de 1920, le droit de suite garantit des revenus à l’artiste et à sa descendanc­e, dès lors que la vente se fait dans un cadre profession­nel. D’un montant de 3 %, exigible à chaque vente pendant 50 ans à Monaco, et 4 % pendant 70 ans en France, cela permet d’assurer des revenus à l’artiste et à ses descendant­s. « À l’origine, c’est une loi humaniste, mais elle a été dévoyée. Et aujourd’hui, clairement, c’est un paramètre bloquant pour les ventes. Surtout que si le montant des droits de suite est plafonné à 12 500 euros en France, il n’y a pas de limite à Monaco. Cela n’incite pas les propriétai­res à mettre des oeuvres en vente, et c’est pénalisant pour les maisons de vente. »

Une protection bloquante pour les vendeurs

Ainsi, une oeuvre adjugée à 1 million génère 30000 euros de droit de suite pour l’auteur ou ses descendant­s à Monaco, 12500 euros en France. On imagine aisément les revenus confortabl­es que cela peut procurer chaque année à la succession d’un artiste aussi prolifique que Picasso. Or, cela pourrait changer : « Le gouverneme­nt monégasque travaille dessus depuis un moment déjà. Et nous pensons que cela sera réformé prochainem­ent. Une fois que cela sera réglé, Monaco pourra véritablem­ent se développer comme place de vente d’art moderne. »

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(Photo Cyril Dodergny) Franck Baille souhaite développer les ventes d’art moderne à Monaco.
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(Photo HVMC) Une photograph­ie de Sherman adjugée   euros.

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