UN STADE BAPTISÉ DIDIER DESCHAMPS
Hier soir, lors d’un conseil municipal, Cap-d’Ail a renommé son stade « Didier Deschamps » pour rendre hommage au sélectionneur français.
On avait quitté Didier Deschamps fier comme un coq. Au sens noble du terme. S’épanchant sans compter sur l’épopée des Bleus en Russie (lire notre édition du 20 octobre). On le retrouvait ensuite autour de son cercle proche, fêtant le sacre mondial à Saint-Tropez à la Gioia puis au VIP Room de Jean-Roch. Un lâcher prise somme toute logique pour l’architecte du triomphe national, après plusieurs mois de préparation, d’émotions, de stress, de tactique, de fatigue psychologique.
« Il a aussi besoin de souffler »
Désormais, le sélectionneur prend du bon temps à Monaco mais aussi à Cap-d’Ail, ville où il réside depuis 2001. Sur les hauteurs, protégé du bouillonnement médiatique et populaire. Dans sa ville de résidence, où il donne volontiers de son temps libre (lire ci-contre), on a décidé de lui rendre un hommage bien particulier. Donner son nom au stade de foot municipal, à la frontière avec Monaco, pour l’heure orphelin d’une dénomination. Parce qu’il le mérite. Parce que ça ne pouvait être que lui, l’heureux élu. Restait deux obstacles, loin d’être insurmontables pour la municipalité. L’accord du principal concerné, d’abord. « Je lui ai proposé après la victoire. Aussi modeste soitelle, c’était la meilleure façon de lui rendre hommage. Il a accepté immédiatement en disant que cela lui faisait très plaisir, souffle Xavier Beck, maire de Cap-d’Ail, qui a échangé des textos avec le patron des Bleus. Mais il a aussi besoin de souffler donc l’inauguration ne sera pas pour tout de suite. Sans doute en septembre. »
« Un grand sens de l’humour »
Et l’aval du conseil municipal, ensuite. Chose faite, hier soir, à l’unanimité. Sans la moindre once d’hésitation. Il fallait avoir perdu la raison pour s’opposer à ce que l’enceinte sportive porte le nom de l’un des rares sportifs du ballon rond à avoir raflé le Graal, à la fois comme joueur (1998, en France) et entraîneur (2018, en Russie). « J’aimais bien le joueur et son tempérament. Il ne lâchait rien. Il était un sacré relais d’Aimé Jacquet sur le terrain. Avec l’AS Monaco, il a façonné l’équipe en deux ans avec la fameuse finale de Ligue des Champions, retrace Xavier Beck, en marge du conseil. Et puis, il a repris l’équipe de France après la catastrophe de Knysna où les joueurs nous avaient couvert de honte devant le monde entier. Il a redressé la barre, l’image. Et là, en 2018, avec tout ce qu’il s’est pris dans la gueule lors de la préparation, il a réussi à mener l’équipe au bout. La chance, elle se provoque ! Il a créé une équipe soudée qui avait du coeur, des qualités physiques et techniques. Quant à l’homme, il a un grand sens de l’humour qui est pour moi un signe d’intelligence. Il est aussi très modeste, simple, gentil et disponible... » On n’aurait pas dit mieux !