Monaco-Matin

«Ecogestes Méditerran­ée» en campagne à la Mala

Depuis 2002, des ambassadeu­rs du Centre de Découverte du Monde Marin sillonnent la région pour sensibilis­er les plaisancie­rs sur les écogestes qui protègent et respectent la mer

- ELODIE ANTOINE

Il est à peine 10h et les bateaux sont peu nombreux au large de la plage de la Mala de Cap-d’Ail. « Les plaisancie­rs ne restent pas ici la nuit, contrairem­ent à Villefranc­he. Mais vers 11h du matin, ils arrivent petit à petit et l’après-midi, ils sont vraiment très nombreux » ,explique Cyrine Ayeb. Le littoral méditerran­éen est très prisé pendant l’été, mais pas toujours protégé, ni respecté. Alors, avec Romain Chelma, tous deux ambassadeu­rs du Centre de Découverte du Monde Marion (CDMM), chaque année, ils partent en campagne aux abords des plages de Cap-d’Ail, Èze et Villefranc­he-sur-Mer, pour sensibilis­er les plaisancie­rs aux écogestes.

«Nous ne faisons pas la morale »

À bord d’un bateau pneumatiqu­e dirigé par un maître nageur sauveteur, ils vont à la rencontre des vacanciers, pour connaître leurs habitudes et tenter de les changer en les conseillan­t, si leurs pratiques sont peu

soucieuses du monde marin et de l’environnem­ent en général. Cyrine Ayeb, le fanion « Ecogestes Méditerran­ée» en main, interpelle les vacanciers, «qui sont pour la plupart réceptifs». Ce matin-là, trois bateaux de plaisance ont été accostés et leurs occupants semblaient préoccupés par l’écologie et essayaient

au mieux de ne rien dégrader et de polluer le moins possible, qu’ils soient Français ou étrangers. L’ambassadri­ce du centre de découverte du monde marin sort son petit questionna­ire et les interroge. Elle leur pose toute une série de questions sur leur utilisatio­n des WC marins, sur le tri des déchets, sur les produits utilisés

pour nettoyer le bateau ou encore, la fréquence des lavages. « Beaucoup de plaisancie­rs ou profession­nels utilisent des produits extrêmemen­t dangereux et nocifs pour nettoyer leur bateau. Beaucoup le savent, mais ils plaident l’efficacité. Nous ne faisons pas la morale, nous sommes là pour conseiller et sensibilis­er. » L’attention des

ambassadeu­rs se porte également sur l’ancrage des bateaux. Cyrine Ayeb nous apprend qu’au fond de la Méditerran­ée, il existe une plante marine, la posidonie. Elle représente un écosystème incroyable et unique. Mais les plaisancie­rs ou profession­nels par méconnaiss­ance ou par manque de volonté, ne se soucient pas tout le temps de ce qu’il y a en dessous d’eux. Si bien, que pendant l’ancrage ou lorsque le bateau repart, cette plante indispensa­ble se retrouve bien souvent endommagée. Il faut donc privilégie­r les coins de sable pour ancrer. Et une applicatio­n nommée «Donia», peut vous aider à les trouver.

 plaisancie­rs interrogés en  

Il n’est pas toujours facile de venir accoster les plaisancie­rs. Mais cela est pour la bonne cause et l’enquête ne dure qu’un petit quart d’heure, au maximum. L’an passé, 440 plaisancie­rs ont été interrogés par 60 ambassadeu­rs sur toute la façade la Méditerran­ée française. Et parce que l’union fait la force, des posters, ainsi que des dépliants sont distribués dans les capitainer­ies. Les campagnes sont renouvelée­s tout au long de l’été et pour leur part, Cyrine Ayeb et Romain Chelma seront de nouveau sur la plage de la Mala, le 3 août prochain.

 ??  ?? À la fin de chaque entretien, les plaisancie­rs reçoivent un dépliant, ainsi qu’un fanion qu’ils accrochent à leur bateau pour symboliser leur engagement. (Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi)
À la fin de chaque entretien, les plaisancie­rs reçoivent un dépliant, ainsi qu’un fanion qu’ils accrochent à leur bateau pour symboliser leur engagement. (Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi)

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