Monaco-Matin

«Çavabouger»

Pour Richard Virenque, le Tour est loin d’être plié. L’ancien meilleur grimpeur attend beaucoup de l’étape de montagne du jour. Et il n’enterre pas Froome

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN LARONCHE

Peu importe la région traversée, la ville-départ désignée, le rituel est le même pour Richard Virenque. Le matin, le Varois va à la rencontre de son public, au stand Carrefour, avec qui il a eu le temps de nouer des liens privilégié­s pendant les sept années où il a ramené le maillot à pois à Paris. A 48 ans, et quatorze années après l’arrêt de sa carrière, sa popularité est intacte. Il y a toujours la queue pour pouvoir échanger quelques mots avec l’ancien « roi de la montagne ». Avant d’enchaîner par son rôle de consultant sur Eurosport pendant l’étape, puis d’Europe 1 le soir, le Carqueiran­nais nous a livré son point de vue sur cette fin de Tour.

Que peut-on attendre de cette dernière étape de montagne ? Encore beaucoup de choses. Il y a quelques coureurs qui n’aiment pas le contre-la-montre ( km demain, entre Saint-Péesur-Nivelle et Espelette) et qui sont obligés de passer à l’offensive. Ça va forcément bouger. Si hier (mercredi), Romain Bardet a bien eu une fringale, il va être très remuant car, après une fringale, en général, on est très fort. La victoire de Quintana a donné confiance à la Movistar et ses coureurs risquent d’être actifs aussi. Après, l’inconnue, c’est Christophe­r Froome. Je l’imagine mal accepter de se faire distancer. C’est bizarre. La Sky devrait faire attention car, certes, elle a mis une belle option avec Thomas mais, derrière lui, il y a des gars qui vont très vite sur les chronos.

Christophe­r Froome, dans un rôle de super équipier, vous n’y croyez pas ? On parle d’un gars qui a quand même gagné quatre Tours, qui est tenant du titre de la Vuelta et du Giro. Et il ne faut pas oublier qu’il avait été impression­nant dans les derniers jours sur le Tour d’Italie. Aujourd’hui, le voir endosser ce rôle de second, d’équipier, je suis perplexe. Après, il y a le problème de la réaction du public, peut-être que Sky cherche la formule pour améliorer sa cote de popularité. Vous qui avez été leader pendant très longtemps, vous auriez accepté de devenir équipier en cours de Tour ? Ça aurait été dur, car j’avais le public avec moi, qui m’a toujours soutenu et avait beaucoup d’attentes. C’est ça la grande différence avec Froome, qui a le public contre lui. J’avais les organisate­urs, les instances et l’État contre moi, mais le public m’a toujours soutenu et poussé. Quand on voit les quatre premiers du général (Thomas, Dumoulin, Froome et Roglic), il n’y a pas de pur grimpeur alors qu’il n’y a pas eu le moindre chrono individuel. Le Tour leur est désormais inaccessib­le ? Non, je pense plutôt que c’est le parcours de cette année qui a ‘‘tué’’ les grimpeurs. Les - premiers jours, avec les étapes de plaine, du vent, des pièges, les pavés, même en restant ‘’au chaud’’ dans le peloton, ils ont tellement souffert que ça les a anéantis avant d’aborder la montagne. Il a sûrement manqué de la montagne dans la première semaine.

Geraint Thomas qui n’a jamais fait un podium sur un grand Tour en  participat­ions est en passe de gagner à  ans… Il n’a même jamais fait mieux que

(sur les Tours  et ). C’est impression­nant.

C’est parce que son rôle d’équipier ne lui laissait pas l’opportunit­é de jouer le général ? Après, pour lui, c’est facile cette année. Toute la pression était sur Froome et lui était dans le rôle du super équipier qui avait récupéré le maillot jaune. Il a fait ce Tour sur du velours, sans la moindre pression. On verra s’il confirme derrière.

Votre favori pour la victoire finale ? La logique voudrait que ce soit Thomas. Mais ce n’est pas fini pour Dumoulin. Et le scénario fou, c’est que Froome aille chercher ce maillot jaune, alors que tout le monde imagine qu’il a déjà perdu le Tour.

Froome dans le rôle de second, je suis perplexe”

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