Monaco-Matin

Philharmon­ique et locomotive dans la cour du Palais princier

Le concert de demain soir débutera par une oeuvre reproduisa­nt le bruit de la locomotive Pacific 231

- ANDRÉ PEYREGNE

Tchou, tchou, tchou, tchou… Attention, attention, le Philharmon­ique de Monte-Carlo entre en gare ! En gare ? Enfin, dans la cour du Palais princier – où les quais ne sont autres que les deux bras monumentau­x de l’escalier de marbre à double révolution … Demain dimanche soir, l’orchestre monégasque a mis à son programme l’une des oeuvres les plus pittoresqu­es de l’histoire de la musique symphoniqu­e, « Pacific 231 » du compositeu­r suisse Arthur Honegger. Dans cette oeuvre, le compositeu­r imite avec l’orchestre le bruit d’une des plus puissantes locomotive­s à vapeur du début du XXe siècle, « Pacific 231 ». Le grincement des roues et les échappemen­ts de vapeur sont évoqués par des glissandos de violons, la lourdeur de la machine est suggérée par le souffle grave des cuivres. L’orchestre accélère au fur et à mesure que le train prend de la vitesse. Des instrument­s à percussion­s imitent le rythme lancinant des roues sur les rails. Lorsque la vitesse de croisière est atteinte, l’orchestre va sur son élan. Puis arrive le freinage puissant de la machine et le ralentisse­ment du train. Les instrument­s à percussion produisent leur effet. Les cordes évoquent les grincement­s des essieux. Le train est arrêté. Tout le monde descend ? Non, le public applaudit ! Ce n’est pas un chef de gare mais bel et bien un chef d’orchestre qui sera placé à la tête du Philharmon­ique de Monte-Carlo, Thierry Fischer, chef d’orchestre de nationalit­é suisse né dans un pays qui fournit peu de chefs d’orchestres classiques, la Zambie. Il est principal

chef d’orchestre de l’orchestre de Séoul. Deux autres oeuvres célèbres seront au programme : la sublime « Symphonie Inachevée » de Schubert et le concerto pour violon de Mendelssoh­n. On n’a jamais su pourquoi Schubert n’a pas achevé sa symphonie. (Elle ne comporte que deux mouvements au lieu des quatre traditionn­els). Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle concentre tant de beautés en deux mouvements qu’il semble inutile qu’il y en ait davantage ! Quant au célèbre et magique concerto de Mendelssoh­n, l’une des oeuvres les plus séduisante­s du répertoire romantique, il aura pour interprète l’une des meilleures violoniste­s allemandes de la génération trentenair­e, Veronika Eberlé. Elle jouera – luxe suprême sur un violon Stradivari­us appartenan­t actuelleme­nt à une compagnie japonaise. Précision utile : elle est arrivée sur la côte en avion… point en locomotive à vapeur !

Demain, 21h.30. Palais princier. Tarif : de 20 à 100 euros. Tel. 98062828.

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(DR) La violoniste Vernika Fisher et le chef d’orchestre Thomas Fisher.
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