Monaco-Matin

Les castrats, stars du XVIIIe siècle

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La plupart des airs d’opéras de Haendel que nous entendrons ce soir étaient, à l’époque, au XVIIIème. siècle, chantés par des castrats. Ces chanteurs étaient des hommes qui avaient subi à l’adolescenc­e l’opération de la castration afin de pouvoir chanter dans une tessiture féminine. Les castrats les plus célèbres étaient des vedettes de la même envergure que les pop-stars d’aujourd’hui. Ils mettaient les publics en transes, leurs fans se massaient sur leur passage et faisaient le siège de leurs hôtels. Dans les opéras, ils se répandaien­t en vocalises ahurissant­es, chantant indifférem­ment des rôles de personnage­s féminins ou masculins (ce qui rendait l’histoire incompréhe­nsible), arborant des costumes invraisemb­lables aux coiffes emplumées. Ils ont été les premiers à gagner des cachets astronomiq­ues. On connaît le nom de Farinelli, à qui un film célèbre a été consacré naguère. Mais il y eut aussi Senesino ou Caffarelli, ainsi que Nicolo Grimaldi, dit Nicolini, qui fut l’un des chanteurs favoris de Haendel. La castration ayant été interdite par le pape au début du XIXème. siècle, on n’a plus eu de chanteurs hommes qui montent aussi haut dans l’aigu. On en a à notre époque une idée de ce qu’étaient leurs voix par les contre-ténors, qui peuvent vocaliser dans l’aigu de manière naturelle. L’un des plus célèbres au monde est Philippe Jaroussky.

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