Monaco-Matin

Froome, la consolatio­n

Le principal enjeu de cette dernière étape décisive était de savoir qui de Froome ou Roglic allait chuter du podium. Deuxième hier, le quadruple vainqueur du Tour a gagné le bras de fer

- A ESPELETTE, ROMAIN LARONCHE

Le suspense n’aura pas duré bien longtemps. Dès le premier intermédia­ire, au bout de 13 km, l’affaire était déjà pliée. Roglic, qui possédait 13 secondes d’avance sur Froome avant le chrono, avait déjà lâché une demiminute sur le quadruple vainqueur du Tour. Le Slovène, si brillant la veille, favori des bookmakers pour la victoire sur ces 31 km sans le moindre hectomètre de plat mais copieuseme­nt garnis de supporters basques, et vainqueur des chronos des Tours de Slovénie et du Pays Basque cette année, ne pointait qu’au 16e rang. On devait se pincer pour y croire. Vingt-quatre heures plus tôt, le natif de Nairobi avait toutes les peines du monde à tenir la roue de Bernal, quand l’ancien sauteur à ski secouait tous les meilleurs grimpeurs du monde. Sky aura bien le droit de faire grimper deux des siens sur le podium des Champs-Elysées ce soir. « Me retrouver sur le podium, avec

“J’ai donné le plus possible dans la dernière montée. Je pense que j’ai perdu pas mal de forces. On a aussi eu quelques soucis techniques. J’ai beaucoup appris dans ce Tour. C’était une belle course. J’ai beaucoup aimé.” Primoz Roglic (Slo/Lotto NL), e du général

Thomas, c’est incroyable, le rêve » ,estimait le 3e de ce classement final. « Après la journée très difficile hier (vendredi), je ne savais pas si ça allait être possible ». Froome avait l’air sincère dans ses propos, dans la joie qu’il trouvait à voir son ancien lieutenant conserver le maillot jaune jusqu’au bout. Pourtant, l’ordre n’est pas celui auquel on s’attendait il y a trois semaines, mais Geraint Thomas a, une nouvelle fois, tenu le choc. Avec cet ultime chrono, le Gallois aurait peut-être même pu remporter une troisième victoire d’étape, lui qui figurait en tête des deux premiers intermédia­ires devant Froome et Dumoulin. Mais celui qui touchait du doigt le jackpot à 32 ans a préféré jouer la sécurité, pour finalement finir 3e, battu de 14 secondes par Dumoulin. Le champion du monde de la spécialité s’est logiquemen­t imposé dans cet exercice taillé sur mesure pour lui. Le Néerlandai­s, qui n’a pas retrouvé son maillot de champion du monde du chrono et a dû en refaire un de manière express hier matin, a pourtant eu toutes les peines du monde pour remporter sa première étape en 2018. C’est à la photo-finish qu’il a devancé Froome d’une grosse seconde. « C’est une journée incroyable pour moi. Etre deuxième du général, c’est merveilleu­x », affirmait celui qui avait déjà connu la 2e place d’un podium final cette année, en mai au Giro, derrière Froome. Plus jeune que ses deux rivaux de la formation de Brailsford, l’avenir lui appartient. « J’ai 27 ans, j’espère progresser, surtout en montagne et un jour je pourrai gagner le Tour ». Peut-être dès le mois de juillet prochain. Il en a en tout cas toutes les qualités. C’est également ce que vise

“C’était mon dernier chrono sur le Tour, j’ai voulu le faire bien, avec profession­nalisme. Je me suis impliqué. Il faut de la fraîcheur dans un chrono de fin de Tour. J’ai pris du plaisir.” Sylvain Chavanel (Fra/Direct Energie) e de l’étape pour son dernier Tour de France

Romain Bardet depuis quelques années. Le leader d’AG2R a fini dans un bien meilleur état que sur le dernier chrono, l’an passé à Marseille, où il avait sauvé sa troisième place sur le podium pour une seconde, devant Landa. Grâce à son 22e temps dans un exercice qu’il redoute toujours, il a réussi à grimper d’un rang, délogeant Landa (encore lui) de la sixième place finale. « C’était difficile après le raid d’hier (vendredi), j’avais les jambes dures, mais je me suis battu, j’ai fait du mieux possible et je sors la tête haute ». Après deux podiums consécutif­s (2e en 2016, 3e en 2017), c’est toutefois un coup d’arrêt. Et à voir le niveau de Dumoulin, quasiment son jumeau (2 jours de plus pour Bardet), celui de Bernal en montagne à seulement 21 ans, peut-être l’avenir proche des Sky, on se dit que la mission de l’Auvergnat n’est pas impossible, mais sacrément relevée.

“J’étais content de survivre à la journée d’hier (vendredi). Demain (aujourd’hui), c’est la fin du Tour de France. J’avais mal partout, au dos, aux fesses, aux jambes. Je n’arrivais pas à faire ce que je fais d’habitude sur le vélo. Ce maillot vert, c’est surtout un travail d’équipe. Il a été absolument parfait.” Peter Sagan (Svk/Bora), maillot vert Une journée incroyable” Tom Dumoulin, 1er de l’étape

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