Monaco-Matin

Froome a dit...

Après être resté concentré sur sa performanc­e pendant trois semaines, Geraint Thomas ,qui va remporter son premier Tour ce soir, a enfin laissé parler ses émotions

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Geraint Thomas a apprécié de vivre sa dernière conférence de presse, hier soir à Espelette. Il a fendu la salle de presse pour se poser à la place du vainqueur. A quelques mètres de là, Christophe­r Froome attendait son tour. A  ans, l’ancien gregario avait définitive­ment pris le costume de patron de la Sky.

Comment vous sentezvous, à la place qu’occupait habituelle­ment Froome ? C’est incroyable d’être assis ici, devant vous avec ce maillot. Je remercie aussi Froome, qui m’a aidé, lui qui est l’un des meilleurs coureurs à étapes de l’histoire. Je suis content de voir que ça a si bien fonctionné, parce que nous sommes de bons amis. Mais ça va prendre du temps pour que je comprenne ce qui m’arrive.

Vous êtes enfin sorti de votre bulle ? L’arrivée était émouvante, d’autant que je ne savais pas que ma femme allait être là. Pendant trois semaines, j’étais resté dans cette bulle. Jour après jour, comme lorsque j’étais sur la piste, il ne fallait jamais s’emballer. Aujourd’hui, c’est fini. Donc, oui le mur s’est écroulé et c’est une émotion incroyable.

Les Sky ont remporté six des sept derniers Tours (Wiggins,  pour Froome et lui). Il y a beaucoup de critiques sur votre équipe jugée trop forte ? J’en suis ravi. Ce n’est pas un problème pour moi. Bien sûr qu’on est fort. Individuel­lement parlant, il n’y a que de supercoure­urs. Il y aura toujours des gens pour nous critiquer, mais ce que je peux dire, c’est que nous travaillon­s durs et pour être les meilleurs. Notre force est dans les jambes mais aussi dans la tête, dans notre façon de courir ensemble. La fête est programmée pour ce soir (hier) ? Je vais peut-être boire une bière ou deux, peut-être manger un hamburger, mais l’étape des ChampsElys­ée est dure. La vraie célébratio­n sera à Paris.

Quand avez-vous cru à la victoire finale ? Pas avant-hier soir (vendredi). Les gens ne me croiront peut-être pas, mais il y a eu une bataille incroyable lors de cette dernière étape de montagne. Moi, pardon pour l’expression, j’ai suivi Dumoulin comme une merde accrochée à une chaussure. C’était difficile de le battre. Tout est très calculé chez lui, il n’est pas rattrapé par ses émotions, connaît son corps parfaiteme­nt, ne chasse pas toutes les attaques. On est resté calme, et c’est l’équipe qui a gagné le Tour.

Quel a été le moment clé ? A l’Alpe d’Huez. J’ai énormément souffert mais j’ai réussi à gagner avec le maillot jaune. C’était incroyable, je ne m’y attendais pas, je voulais juste suivre les autres gars. Ça a été le moment le plus fort de ce Tour.

Le classement général est dominé par les rouleurs. C’est devenu obligatoir­e pour gagner le Tour ? Roglic, Dumoulin, Froome et moi étions les quatre plus forts et tous de bons rouleurs. Mais un pur grimpeur peut encore gagner. Chapeau à Bardet et Landa, qui nous ont mis sous pression (vendredi), parfois ça marche, d’autres fois non.

Êtes-vous assuré d’être le leader l’an prochain chez Sky ? Si ce n’est pas le cas, changerez-vous d’équipe ? Là, j’apprécie ce moment, je ne sais pas encore. On verra, je ne pense absolument pas à ça maintenant, mais à profiter avec les autres coéquipier­s et le staff.

Lorsque vous avez disputé votre premier Tour à  ans en ), pensiez vous le gagner un jour ? Absolument pas. J’avais tellement souffert, tous les jours, mais j’avais beaucoup appris de cette expérience. Mais, même maintenant, ça me paraît irréel.

J’ai suivi Dumoulin comme une merde accrochée à une chaussure ”

Pensez-vous que vous allez devoir vivre avec le statut de légende au Pays de Galles ? Je vais essayer de rester celui que je suis. Je vous répondrai dans quelques années, mais j’ai hâte de retourner au pays pour célébrer ça. J’ai une petite idée de ce qui se passe là-bas. En tout cas, je suis fier de placer Cardiff sur une carte.

Il y a eu beaucoup d’affaires chez Sky, avec Wiggins et

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