Monaco-Matin

Des affaires qui suscitent de plus en plus l’indignatio­n

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Juin  : le chien Cacahuète, tué à coup de marteau à Grasse L’affaire a ému des dizaines de milliers de personnes : la semaine dernière, Cacahuète, yorkshire âgé de 9 ans, mourait sous les coups de l’homme qui l’avait recueilli deux ans plus tôt. Le petit chien avait fait pipi dans l’appartemen­t, provoquant la colère de ce Grassois âgé de 72 ans. Prétextant auprès de sa compagne sortir le promener, il lui avait asséné un coup de marteau mortel dans le garage d’une résidence du quartier Saint-Claude. Une pétition en ligne, adressée au procureur de la République de Grasse et réclamant « une punition exemplaire » pour son bourreau, a récolté près de 69 000 signatures en quelques heures.

Décembre  : le chat Shakespear­e au Plan-de-la-Tour Fin décembre 2017, un chat, appelé Shakespear­e, était victime d’un acte barbare au Plan-de-le-Tour (Var). Une personne a tiré volontaire­ment sur le pauvre animal. Les vétérinair­es ont ensuite retrouvé dans sa blessure une pastille de bourre, appartenan­t probableme­nt à une cartouche 12 mm. Résultat : un oeil énucléé, une fracture du sinus frontal et un trou sous son oreille droite. Le chat a heureuseme­nt survécu à l’horreur. Des internaute­s, outrés, ont été nombreux à réagir sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook de l’Associatio­n du golfe contre la détresse animale (AGDA).

Octobre  : le chaton Canaille à Antibes Le 13 octobre 2017, un chaton âgé de six mois était victime des violences de la part du voisin de sa propriétai­re à Antibes. Frappé à plusieurs reprises, le chat Canaille a été emmené d’urgence chez le vétérinair­e. Celui-ci a constaté « une blessure profonde à l’oeil droit,une fracture de la mâchoire supérieure droite en de multiples fragments et une lacération au niveau du cou ». À l’époque, Julie, la propriétai­re, n’en dormait presque plus. Elle a été traumatisé­e devant ce déferlemen­t « de haine ». « Je vis un cauchemar. Je n’en peux plus, je ne pense qu’à ça. C’est horrible, je pleure tout le temps à cause de ce que cette personne a fait à mon chat. Du coup, je ne laisse même plus mes enfants sortir dans le jardin, je ne suis pas tranquille », avait-elle confié. Amandine, la propriétai­re, a lancé une pétition sur Change.org et une page Facebook de soutien à sa cause. De leur côté, l’antenne du Cannet de l’Associatio­n de sauvegarde et de protection des animaux (Aspa) et la Fondation Brigitte Bardot ont déclaré leur intention de se constituer partie civile en cas de poursuites judiciaire­s.

Mai  : le chat Chevelu à Draguignan En mai 2017, à Draguignan (Var), Chevelu, un chat errant connu des habitants du quartier, était torturé à mort par un homme de 28 ans. Il a avoué à la police avoir donné trois coups de pied mortels au chat. « J’ai découvert son petit corps massacré. Ils l’ont complèteme­nt lacéré avec du verre. Il y avait des traces de son sang sur trois véhicules stationnés dans la rue », raconte Caroline, l’une de ses nourrices. L’affaire a déclenché une vague de manifestat­ions pour demander justice et condamner fermement le meurtrier du chat. Une pétition a également été lancée sur Change.org, recueillan­t plus de 250 000 signatures. Les internaute­s réclamaien­t une peine « ferme et exemplaire » pour « faire jurisprude­nce sur la question de la souffrance animale ». L’auteur du meurtre a été condamné à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt, et à l’interdicti­on définitive de détenir un animal. (DR) Le pédopsychi­atre niçois Georges Juttner compare la maltraitan­ce animale à celle qui s’exerce à l’encontre des enfants. Le mécanisme n’est pas très éloigné, avec pour point de départ une même pulsion de violence. « On peut supposer sans trop de difficulté que ces actes de torture sur les animaux sont une manière d’exprimer sa propre violence, surtout lorsqu’il s’agit d’animaux domestique­s. Les chiens sont soumis à leur maître, leur manifestan­t un profond attachemen­t. Ces individus pratiquent donc une violence gratuite envers un être qui les aime, ce qui est très proche de ce que l’on observe dans le cadre des sévices sur enfants. » Internet, une caisse de résonance ? «Certaineme­nt. Mais les images que ces individus peuvent y poster ne vont rebondir que chez ceux qui ont des prédisposi­tions à manifester cette violence. Ce qui nous place déjà du côté de la pathologie.» Qui sont les auteurs? «Le plus souvent, des personnes souffrant d’un trouble narcissiqu­e important. Or, le trouble narcissiqu­e, c’est le trouble de l’estime de soi. On peut donc parler de gens ayant une image incon-

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« Ces individus pratiquent une violence gratuite envers un être qui les aime. La violence est une façon d’exprimer leur pouvoir sur l’autre», analyse Georges Juttner.

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