Seuls de Gaulle et Mitterrand n’aimaient pas le fort
Le fort, qui se dresse à quelques encablures du cap Bénat, face à la plage de Brégançon, a accueilli presque tous les présidents de la Ve République. Presque… car même si le premier locataire de l’Élysée à le fréquenter fut le général de Gaulle luimême, le séjour de ce dernier fut extrêmement bref : il y passa une seule nuit, en août 1964, dans le cadre des cérémonies du 20e anniversaire du Débarquement en Provence. Le fort avait hâtivement été aménagé, et le Général y passa, dit-on, une très mauvaise nuit, dans un lit trop petit, et agressé par une invasion de moustiques… Il n’y reviendra jamais. Néanmoins, à la suite de cette visite, le fort fut promulgué, le 5 janvier 1968, « résidence officielle des présidents de la République ». Les successeurs du Général en firent donc leur villégiature. Les plus assidus? Georges Pompidou, qui y venait dès qu’il pouvait s’échapper de Paris – son épouse repensera entièrement la décoration intérieure; Valery Giscard d’Estaing, qui y venait trois fois par an ; et Jacques Chirac, le plus fidèle, qui y amenait sa famille, et multipliait les bains de foule à Bormes-les-Mimosas. François Mitterrand, en revanche, ne goûtait guère les lieux, et n’y fit appel que pour recevoir des hôtes internationaux, comme le chancelier allemand Helmut Kohl en 1985. Changement de style avec Nicolas Sarkozy, qui y pratiquait footings et sorties à vélo, en quasi local de l’étape : la propriété familiale des Bruni-Tedeschi est à deux pas, au cap Nègre (Le Lavandou). C’est sous François Hollande, enfin, que décision est prise d’ouvrir le fort – qui reste cependant une résidence officielle de la présidence – au grand public.