Monaco-Matin

Une expo en plein air sur les terrasses du port

Jusqu’au 25 septembre, des oeuvres sont exposées sur les terrasses du port

- AGNÈS PASQUETTI-BARBERA

Gianluca Gaudio, marchand d’art et fondateur de ArtLive TV (chaîne monégasque de vente d’art), a réuni trois artistes avec l’aide de Shina Mauro, curatrice de l’exposition, pour proposer en collaborat­ion avec la Ville de Saint-Jean-Cap-Ferrat, un nouveau parcours artistique en plein air, visible jusqu’au 25 septembre sur les terrasses du port. Trois artistes reconnus internatio­nalement, pour représente­r l’Humain à travers ses trois dimensions: le corps, l’âme et l’esprit. Pour Shina Mauro, « le but de cette exposition et d’interpelle­r les visiteurs sur cette recherche spirituell­e sur les étapes de la vie ». Jean-François Dieterich, le maire, apprécie cette collaborat­ion et «la synergie entre les différente­s philosophi­es des artistes», qui permet par cette nouvelle exposition «de mettre l’écrin de Saint-Jean en avant et de donner une visibilité aux artistes ».

Humour et amour

Le sculpteur franco serbe Miodrag Tasic est « le corps » de cette exposition. Artiste de la fonte à la cire perdue, il propose trois de ses oeuvres à la sagacité du passant : Cercle, Force-rien et Encastré. Des oeuvres qui remplissen­t pleinement leur fonction artistique: elles interpelle­nt, intriguent et invitent à la réflexion. On peut y voit une sorte de bestiaire humain quasi monstrueux, comme un prélude angoissant d’un monde voué à l’autodestru­ction. Mais il n’en est rien. En fait, comme le dit Jean-Paul Potron dans son livre Tasic (paru aux éditions Giletta-Nice Matin en 2011), « il faut regarder ces anatomies déraisonna­bles en faisant table rase de nos présupposé­s (...), réapprendr­e à voir, ôter une à une les écailles qui couvrent nos yeux ». Cela fait une quarantain­e d’années que Tasic peaufine sa technique, après avoir fait ses armes dans une fonderie d’art. « Pour moi le corps humain est un support, je trouve qu’il y a de quoi faire… Ça peut prendre des formes différente­s, des positions », dit-il. Il va « au-delà » des défauts, « les exagère », joue de l’opposition entre la rigidité de l’objet et le côté « flasque » du corps. Il y a beaucoup d’humour et d’amour dans ses créations, qui font de leur monstruosi­té apparente une arme au service de la beauté. Le but de Tasic : « Que ça ne laisse pas indifféren­t ! » C’est gagné !

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(Photos A.P.-B.) Ici, Miodrag Tasic et son Encastré. Ci-contre, Gioni David Parra et ses Bladelight­s.

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