Dernières pièces au Théâtre du Fort Antoine
« Le passager clandestin » et « Timon d’Athènes », deux spectacles d’une « grande subtilité » vont clôturer la 48e édition estivale du Théâtre du Fort Antoine
Ce soir, à 21h30, «Le passager clandestin » de Patrick Kermann sera joué à ciel ouvert au Théâtre du Fort Antoine devant 350 spectateurs. La compagnie Arketal présentera l’histoire de Giovanni Pastore, un berger descendu de ses montagnes du Frioul, pour chercher du travail en Europe, en espérant trouver « le Paradis » sur terre. Le 10 avril 1912, rêvant d’Amérique, il embarque à Cherbourg sur le Titanic. Il s’engage, clandestinement, pour nettoyer les 3 177 cuillères à dessert destinées aux passagers de première classe. Une pièce «à l’écriture très subtile et un clin d’oeil à tout ce qui se passe actuellement avec les gens qui traversent les océans et qui malheureusement disparaissent sans nom », explique Jo Bullit, le programmateur du théâtre.
Des marionnettes… humaines
« Arketal » est une compagnie française de théâtre de marionnettes. Un spectacle que l’on pourrait croire réservé aux enfants mais ces marionnettes-là sont différentes : «Elles sont comme un prolongement de l’humain. Ce qui rend la pièce plus touchante. Et on peut se permettre de dire des choses par la manipulation des marionnettes », souligne Jo Bullit. Une pièce qui se jouera sur le mode bunraku, un type de théâtre japonais datant du XVIIe siècle où les personnages sont représentés par de grandes marionnettes. Du décor, nous ne saurons pas grand-chose. Le programmateur veut réserver la surprise aux spectateurs mais sachez que les décors naturels comme la mer et la Lune « vont donner vie à cette histoire ».
Shakespeare in Monaco
Le 7 août, à la même heure, «Timon d’Athènes» de William Shakespeare, viendra clôturer la 48e édition estivale. L’histoire du riche Timon qui dépense sa richesse dans le but d’améliorer la vie des autres. Et qui, le jour où il se retrouve ruiné, fait face à la réalité, s’exile, exprime sa rage et sa haine de l’humanité avant qu’un jour, il ne tombe sur une mine d’or. Shakespeare se serait d’ailleurs inspiré de «Timon ou le misanthrope » du dramaturge grec Lucien pour son oeuvre. Pour cette pièce, la compagnie « TAC Théâtre » a utilisé la méthode du metteur en scène russe Anatoli Vassiliev de façon à aborder le texte du dramaturge anglais de manière très contemporaine. « L’acteur n’apprend pas tout de suite le texte mais se met dans l’ambiance, le travaille avec sa singularité à lui, son vocabulaire » , détaille Jo Bullit. Une pièce dont le sujet est très contemporain selon le programmateur : « Politiquement, on est dans cet esprit de croire à beaucoup de choses et en fait, on s’aperçoit que c’est chacun pour soi. Donc on peut avoir ces moments de vengeance comme Timon ».
Bousculer le public
Deux pièces dont le but est de bousculer le public : «Par le biais d’une pièce de théâtre, on se pose des questions. Ça nous bouscule, nous émeut. C’est aussi ça le théâtre, la recherche d’une émotion », souligne le passionné. Une manière aussi de dénoncer des choses avec subtilité et profondeur. Deux rendez-vous gratuits à ne pas louper. Quelques (Photo Michael Alesi) places sont encore disponibles. Présentez-vous simplement au théâtre à 21 h les soirs de représentation.