Christophe Rousset, l’homme aux multiples « talens »
Le célèbre chef d’orchestre baroque se produit ce soir sur le parvis Saint-Michel avec son ensemble des « Talens lyriques »
Le Festival de musique a pris le goût au baroque. Après l’inoubliable concert d’ouverture de Philippe Jaroussky, voici Christophe Rousset ce soir. Ce claveciniste et chef d’orchestre, dont la carrière est internationale, mais dont l’attache est mentonnaise, a passé son enfance dans la Cité du citron où vivent toujours ses parents. Il est devenu une référence en matière de musique baroque. Il dirigera ce soir son ensemble des « Talens lyriques » - « talent » sans t selon l’usage du XVIIIe siècle, à l’époque du compositeur Rameau. Ces « Talens lyriques » sans t mais non sans gloire, Christophe Rousset les a créés en 1991. Ils se sont largement produits en Europe, ont réalisé la musique du célèbre film « Farinelli » et, soucieux de s’ouvrir au plus grand nombre, ont créé ces dernières années des applications internet permettant une approche facile de la musique baroque pour les enseignants, les écoles, conservatoires et institutions musicales. Ils proposeront ce soir deux versions de concert de deux opéras baroques du XVIIe, « Actéon » de Marc-Antoine Charpentier et « Didon et Enée » de Purcell. Marc-Antoine Charpentier est ce grand compositeur parisien du XVIIe siècle qui a connu une gloire inattendue à notre époque parce que le thème musical par lequel s’ouvre son «Te Deum» a été choisi comme indicatif de l’Eurovision. L’histoire d’« Actéon » est celle d’un jeune chasseur de la mythologie (DR) qui, s’approchant trop près de la nymphe Diane à une époque où la loi anti-harcèlement n’était pas encore votée, a été puni par elle, transformé en cerf et dévoré par ses chiens. Quant à Henry Purcell, il s’agit d’un des plus grands génies de l’histoire de la musique, mort à 36 ans (lire ci-dessous), enterré à l’abbaye de Westminster à Londres comme une grande personnalité de l’Histoire d’Angleterre. Sur sa tombe est écrite cette belle épitaphe : « Ici repose Henry Purcell, parti pour ce lieu qui est le seul où son talent puisse être surpassé. » Son opéra « Didon et Enée » raconte l’histoire du héros de la Guerre de Troie qui, voulant reconstruire sa cité détruite, s’aventure sur la Méditerranée, accoste près de Carthage. La reine Didon tombe amoureuse de lui. Sur les conseils malintentionnés de Mercure, Enée repart et Didon, folle d’amour, se donne la mort. L’air de la mort de Didon est l’un des plus beaux et émouvants de l’histoire de la musique. Chanté devant la façade de la basilique Saint-Michel, il risque d’être plus sublime encore… Savoir + Ce soir, sur le parvis Saint-Michel, à 21 h 30. Tarifs : de 24 à 54 euros. Renseignements à l’Office du tourisme : 04.92.41.76.76.