Monaco-Matin

« Il faudra être patient »

Patrick Vieira l’a érigé en leader pour la saison à venir. Amené à prendre plus de responsabi­lités, Wylan Cyprien a évoqué tous les dossiers, à dix jours de la reprise de la Ligue 1

- PROPOS RECUEILLIS PAR LORIS BAVARO

C’est un garçon toujours aussi souriant que l’on a retrouvé hier au centre d’entraîneme­nt de l’OGC Nice. Au beau milieu d’un important shooting photos destiné à la Ligue et à un équipement­ier du club, Wylan Cyprien a accepté de répondre à nos questions. La préparatio­n, Patrick Vieira, le départ des cadres ou encore son nouveau rôle de leader : le milieu de terrain n’a rien esquivé.

Wylan, comment jugezvous la préparatio­n ? On découvre une nouvelle méthode de travail, qui nous plaît à tous. On a besoin de temps pour que ce soit parfait, mais c’est en bonne voie. Dans le jeu, on met en place les schémas dans lesquels le coach veut nous amener pour être structurés et se procurer des occasions. Il y a du mieux à chaque match. On aimerait tous les gagner, mais le résultat est secondaire pour l’instant. On a un groupe que l’on connaît depuis un bon moment. Sur le plan humain, on a appris beaucoup de choses. Christophe Herelle et Danilo sont venus se greffer, mais comme ce sont deux supers mecs, l’adaptation a été facile.

Physiqueme­nt, comment vous sentez-vous ? Je m’étais préparé pendant les vacances, j’étais déjà affûté. J’arrive à répéter les efforts, à enchaîner. Les pépins physiques me laissent tranquille pour le moment, je touche du bois. On peut dire que j’ai fait la paix avec mon corps, et ça fait du bien.

Comment décririez-vous la méthode Vieira par rapport à la méthode Favre ? Je dirais que Lucien Favre se concentrai­t sur la tactique et la technique. Il laissait parler notre créativité. Pour l’instant, avec le coach Vieira, on met en place des schémas que

l’on répète jusqu’à ce que ça rentre. Mais ça reste dans la continuité du club après les coachs Puel et Favre. Je pense que Patrick Vieira peut devenir un très grand entraîneur.

Comment avez-vous vécu sa nomination ? J’ai pensé champion du monde , très grand milieu de terrain. Comme je joue au même poste, j’ai une grande admiration pour le joueur qu’il a été. Aujourd’hui, c’est une grande fierté d’avoir un tel monsieur comme coach. Je vais prendre le meilleur de ce qu’il me donne et lui rendre le maximum.

Avez-vous eu une certaine appréhensi­on ? Non, mais beaucoup de respect, oui. J’ai pour ambition de faire partie de ces grands-là, il y a beaucoup d’admiration.

A quoi ressemble un champion du monde  au quotidien ? C’est un homme comme les

autres, mais il dégage une tranquilli­té et en même temps une grande force. Dès qu’il parle, tout le monde écoute. Il est très axé sur la discipline, la ponctualit­é, le respect mutuel. Il a aussi à coeur que l’on montre des signes d’affection aux supporters qui viennent nous voir. Il insiste sur la fraternité du groupe, où tout le monde doit s’entraider sur le terrain. En tant qu’ancien milieu, quelle approche a-t-il avec vous ? Il me parle souvent. Il veut me perfection­ner sur des détails, comme dans les déplacemen­ts pour mieux recevoir les ballons. Après, il me le répète, il ne va pas m’apprendre à faire une passe ou une frappe. Il me perfection­ne.

Avez-vous évoqué un poste de préférence ? Pour l’instant il m’utilise plutôt en relayeur, mais s’il a besoin de moi en sentinelle, je connais. J’ai bien appris le poste pendant deux ans. J’aime marquer des buts, comme je l’ai toujours fait. Mais j’en ai aussi marqué il y a deux ans quand je jouais , ça ne veut pas dire grandchose. Mon seul objectif, c’est d’aider l’équipe en rentrant K.O chez moi après les matchs.

Il a notamment déclaré vouloir faire de vous un cadre cette saison ... Il a rendu officiel ce qui l’était déjà plus ou moins. Dans le groupe, je me comportais en leader sur le terrain, dans ma manière de prendre en compte le jeu. Mais il tient à ce que je l’extérioris­e dans mon

comporteme­nt, que je prenne un rôle dans le groupe. Je pense que ça va m’aider à mûrir dans mon jeu, et à ne plus me cacher pendant dix minutes comme je pouvais le faire quand j’avais un petit coup de mou dans un match. Là, je devrais prendre les clés du bateau. Cela va me permettre de montrer des qualités qui sont en moi, mais que je n’ai pas encore extérioris­ées.

Vous avez affiché dès la fin de saison dernière, votre envie de rester à Nice. Pour quelle raison ? On m’a posé une question qui me semblait évidente, j’y ai répondu de manière tout aussi claire. Je suis sous contrat, il n’y a pas d’interrogat­ions à avoir. Je suis venu pour grandir avec l’OGC Nice, je continue ma progressio­n. Le jour où je voudrai partir, je le dirai.

Vous êtes aussi papa ... Ma fille est née à Nice. Cela renforce encore plus ma stabilité et mon bienêtre au quotidien. Je suis bien ici. Des joueurs importants sont partis, un nouveau coach est arrivé. Est-ce un nouveau cycle ? Je pense que le terme est un peu fort. Les joueurs qui sont partis avaient déjà bien grandi avec le club, ils avaient besoin de franchir un cap dans leur carrière. Des garçons sont encore là, comme moi. Mais il ne faudra pas avoir une trop grande attente. Cela va prendre du temps pour que tout se mette en place. L’an dernier, on a vu que lorsque la machine s’est mise en route, on s’est battu pour les places européenne­s. J’espère juste qu’on démarrera mieux. Mais j’ai confiance, les dirigeants ont montré depuis des années qu’ils savaient très bien recruter.

A quoi doit ressembler le Gym de / ? A un rouleau compresseu­r ! (rires). Défendre comme des malades, mettre du rythme et des buts, tout en gardant notre jeu de possession qui a fait notre force toutes ces années. Il faudra être plus tranchants que l’an dernier. Nous avions un beau jeu mais on avait des difficulté­s à faire mal à l’adversaire. Le coach nous entraîne dans ses discours à être des tueurs, je pense que ça va nous faire du bien.

Cet OGC Nice là aura-t-il besoin de Balotelli ? C’est une question qui se posera en fin de saison, quand on fera les comptes. Pour l’instant, je ne peux pas y répondre.

A dix jours de la reprise du championna­t, avez-vous hâte de retrouver l’Allianz Riviera ? Oui, car ça fait un petit moment que l’on a quitté les supporters ! J’espère les retrouver nombreux au stade pour qu’on puisse lancer ensemble une saison qui sera peut-être magnifique.

‘‘ Je ne pourrai plus me cacher  minutes dans un match ”

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? « Le coach Vieira nous apprend à être plus tueurs. Je pense que c’est ce qu’il nous manquait la saison passée ».
(Photo Cyril Dodergny) « Le coach Vieira nous apprend à être plus tueurs. Je pense que c’est ce qu’il nous manquait la saison passée ».

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