Monaco-Matin

LA GRÈVE DES CHAUFFEURS DE BUS SE DURCIT

Le conflit social qui oppose les conducteur­s à la direction de la CAM persiste. Hier, les grévistes ont manifesté dans la rue et devant le siège de la compagnie pour défendre leur condition de travail.

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Les relations entre notre syndicat ne cessent de se détériorer, elles ont atteint un seuil inacceptab­le pour les salariés» scande Redah Bouhlel, secrétaire général du syndicat du personnel de la CAM, au onzième jour d’une grève qui semble partie pour durer. Hier après-midi, alors que le soleil accablait les courageux qui avaient quitté leur climatisat­ion, ils étaient environ 90 à s’être rendus sur place. Pas tous chauffeurs de bus à la CAM. Des membres d’autres syndicats étaient venus prêter main-forte pour grossir le groupe d’une trentaine de conducteur­s. Des retraités étaient là aussi, et des proches. «Parce qu’on a le nombre» disait le tract d’invitation à cette «Autobus Party ».

Solidaires

Un autobus passe, le conducteur klaxonne et lève le pouce, signe que tous les revendicat­eurs ne battent pas le pavé. Sirènes et sifflets à tous vents, et panneaux aux messages évocateurs : « Non aux pauses pipi chronométr­ées », «Stop aux cadences infernales », ou encore « Papa ou Maman à la maison 1 weekend dans le mois ! ». Redah Bouhlel continue son discours : «Les conducteur­s ont besoin d’un week-end de repos par mois, pour nos familles c’est essentiel.» Une demande qui n’est pas satisfaite pour ces hommes qui travaillen­t 6 jours sur 7. «Les conducteur­s ont besoin de sortir du bus au terminus, comme le préconise la médecine du travail, pour satisfaire les besoins physiologi­ques, et pour prévenir les troubles musculo-squelettiq­ues.» Là, ce sont les cadences qui sont mises en cause. Ils souhaitera­ient un temps de battement de 6 à 8 minutes à chaque terminus, contre environ 5 minutes à ce jour. «Face à ces besoins essentiels, la direction nous oppose un refus de principe. Pourtant on ne demande pas la lune, juste de la reconnaiss­ance. Pour cela, on propose de faire des concession­s, mais la direction rien. »

Journée (dis-) continue

Alors, ils assurent qu’ils tiendront, grâce à la solidarité des autres syndiqués. Le coeur du problème semble résider surtout sur l’abandon de la journée continue. Le renoncemen­t à la pause déjeuner, à la faveur d’une journée continue, qui a cours dans l’entreprise depuis 1976, implique le paiement d’une » indemnité ». Une indemnité non payée, puisqu’en 1976, ce sont les chauffeurs qui réclamaien­t la journée continue. Aujourd’hui, les hommes du volant la réclament. Alors la direction rétablit la pause déjeuner pour les revendicat­eurs afin d’éviter le paiement. Il y a donc deux régimes. Et un imbroglio de plannings difficilem­ent interchang­eables pour compenser les week-ends réclamés. Les grévistes assurent avoir renoncé au paiement de cette allocation les jours de semaine. Le début d’une ouverture ? Hier après-midi, les bureaux de la CAM affichaien­t un écriteau mentionnan­t « Fermé pour raison technique ».

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(Photos Cyril Dodergny) Ils étaient environ  manifestan­ts, dont une trentaine de grévistes hier, place Sainte-Dévote.
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Après la place Sainte-Dévote, les grévistes ont fait du bruit devant la CAM.
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Les chauffeurs de bus travaillen­t  jours sur .

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