Monaco-Matin

Le Jardin japonais, un authentiqu­e havre de paix

Véritable tableau grandeur nature, cet espace de 7000 m² au coeur de la Principaut­é a été construit selon les règles de l’art et allie à merveille le symbolisme et l’harmonie

- ELODIE ANTOINE

La quiétude du lieu nous ferait presque oublier que nous sommes à Monaco. Le grand portail franchi, tout devient silencieux et paisible. Aménagé au coeur de la Principaut­é selon la volonté du prince Rainier-III dans les années quatre-vingtdix en hommage à la princesse Grace, cet espace est conçu dans le respect le plus pur de la tradition et de la pensée zen. Plusieurs architecte­s-paysagiste­s ont d’ailleurs été castés pour atteindre ce niveau de perfection et d’authentici­té.

Authentici­té

Finalement, ce sera Yasubo Beppu, Grand Prix de l’Exposition Florale d’Osaka 90, qui sera choisi pour réaliser ce lieu, que l’on peut aisément qualifier d’oeuvre d’art, tant tout a été minutieuse­ment réfléchi. Chaque année, en octobre, il vient former les jardiniers qui entretienn­ent quotidienn­ement le jardin. Une sorte de tradition qui se perpétue. Pour permettre une meilleure appréciati­on du lieu, à l’occasion des Monaco Green Days 2018, Georges Les premiers Jardins japonais ont été édifiés pour que les esprits divins puissent s’y reposer. (Photo Cyril Dodergny)

Restellini, chef de la section jardin, nous en fait la visite gratuiteme­nt. Alors que nous traversons le grand portail, le responsabl­e des jardins de la Principaut­é indique que « beaucoup de matériaux viennent directemen­t du Japon. Comme le bois par exemple, qui a été assemblé en terre nippone pour la constructi­on du portail, de la terrasse couverte

ou encore de la maison de thé. » Nous apprenons que les haies de bambous, les tuiles (île d’Awaji) et les lanternes de pierre sont également d’origine japonaise. A contrario, pour les différente­s pierres, arbres et plantes notamment, les jardiniers nippons sont allés dans diverses régions françaises afin de choisir les éléments

parfaits pour l’édificatio­n du jardin.

« Ce n’est pas un jardin botanique »

Le plus grand soin est apporté à la dispositio­n et à l’orientatio­n de chaque pièce. «Contrairem­ent à nous les Européens, qui concevons un jardin un peu au fur et à mesure et de manière assez binaire et symétrique,

les Japonais quant à eux font attention à chaque détail. Chaque élément doit être à sa place et il y a des raisons à cela. Ce n’est pas un jardin botanique, c’est bien plus que ça», explique Georges Restellini, avant d’ajouter que « seuls les arbres et les plantes diffèrent des vrais jardins japonais à cause du climat notamment. » Mais cela n’empêche pas les touristes japonais de compliment­er l’espace, tant il ressemble à ceux qu’ils ont l’habitude de voir chez eux.

Le symbolisme

Il aura fallu près de dix-sept mois pour que le jardin prenne vie. Tout ou presque dans ce lieu est symbolique. Vous retrouvez le plan d’eau et ses carpes koi qui attirent petits et grands. Il symbolise la purificati­on et la pureté. Les pas japonais sont également présents. Ils sont placés de façon à moduler la marche. Si les pierres sont très rapprochée­s, elles incitent au ralentisse­ment et lorsqu’elles sont éloignées, au contraire à avancer plus librement. Vous avez également le traditionn­el pont rouge, la seule pièce colorée de l’espace. « Dans ce jardin, il faut se promener, il y a tellement de choses à voir », termine le responsabl­e des jardins. Et dans plusieurs mois, l’espace connaîtra quelques transforma­tions. Il sera par ailleurs élargi et se prolongera au coeur d’un jardin méditerran­éen d’un hectare. L’aventure artistique n’en sera que plus savoureuse.

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