Anderszewski, le pianiste phénomène
Que diriez-vous d’un pianiste qui déciderait d’habiter dans un wagon, avec son piano à queue à bord, et qui accrocherait son wagon aux différents trains qui le conduiraient dans les villes où il donnerait des concerts ? Telle est la vie rêvée du pianiste polonais Piotr Anderszewski. Ce rêve, il l’a réalisé dans un film de Bruno Monsaingeon tourné en . Pour le tournage, il a passé des semaines à bord de son wagon sur les chemins de fer d’Europe centrale. Puis il est redescendu à quai. Ce pianiste sera ce soir sur la scène du Parvis Saint-Michel. Il est arrivé hier soir à Nice… par avion. Piotr Anderszewski est entré dans la légende de son vivant. Et sa légende a débuté en lorsqu’à ans, il se présenta au grand concours international de Leeds en Angleterre. Lors de ce concours, il joua si sublimement ce monument musical que sont les « Trente trois variations sur un thème de Diabelli » de Beethoven que le jury, les journalistes et le public furent subjugués. La victoire était pour lui !… À part que lui était si mécontent de la manière dont il avait joué qu’il refusa sa récompense et quitta sans crier gare le lieu du concours. Tout le monde comprit, à l’époque, qu’on avait affaire à une personnalité hors norme. Piotr Anderszewski expliqua par la suite que, même si son interprétation des « Variations » de Beethoven avait séduit tout le monde, il n’en était pas satisfait et avait besoin de temps pour la mûrir et mieux la jouer un jour. Ce jour, ce sera ce soir ! Car ces « Variations » de Beethoven à l’histoire si singulière (voir ce dessous), Piotr Anderszewski les a mises à son programme. Elles durent près d’une heure. Comment les jouera-t-il ? Sera-t-il satisfait de lui-même ? Le suspens est à son comble !