Beethoven, Napoléon et Menton…
Les trente-trois « Variations sur un thème de Diabelli » de Beethoven, que Piotr Anderzsewski jouera ce soir ont une histoire singulière. Anton Diabelli, qui était éditeur de musique et compositeur (tous les apprentis pianistes connaissent les « sonatines de Diabelli » !) eut l’idée en 1 819 de créer une oeuvre, dont la vente se ferait au profit des blessés, orphelins et veuves des guerres napoléoniennes. Il composa un thème de valse et lança un appel auprès des grands compositeurs de l’époque pour qu’ils composent des variations sur ce thème. Parmi eux, se trouvaient Beethoven, Schubert, Czerny, Liszt… âgé de 11 ans, le fils de Mozart, etc. C’est finalement Beethoven qui releva le défi et composa l’un des plus impressionnants monuments de l’histoire de la musique de piano. Son hostilité à Napoléon l’avait sans doute encouragé. Il était passé de l’admiration pour Bonaparte à la haine pour Napoléon. Lorsque Napoléon n’était pas encore empereur, Beethoven admirait sa volonté de répandre en Europe les principes de la République française. Il lui dédia sa célèbre « Symphonie Héroïque ». Mais lorsque Bonaparte devint Napoléon Ier, cette admiration se transforma en haine. Il déchira la dédicace de sa symphonie. L’époque aimée de Beethoven pour Bonaparte est celle du début des guerres d’Italie – une époque, où, le 3 avril 1796, Bonaparte logea à Menton avant de partir en campagne, au numéro 5 de la rue Bréa, en contrebas du Parvis Saint-Michel. Information à l’intention des touristes : le Bréa de la rue en question n’est pas le célèbre peintre primitif mais un général napoléonien né à Menton, Jean-Baptiste Bréa. Mais lui, Beethoven ne l’a pas connu !