Boscagli, retour gagnant ?
Revenu d’une saison en prêt du côté de Nîmes, Olivier Boscagli est déterminé à gagner sa place à l’OGC Nice. Le latéral gauche a eu une discussion avec Patrick Vieira
Le Nîmes Olympique n’était pas contre l’idée de le conserver une saison de plus. Les Crocodiles voyaient en lui le latéral gauche idoine pour aller chercher leur maintien et continuer à proposer leur jeu très offensif. Mais Olivier Boscagli avait pris une décision. Celle de revenir dans son club formateur. « Dans ma tête, c’était clair dès le début. Quand j’étais dans les bureaux du club l’an passé, au moment de partir, le but était de faire une saison pleine pour revenir ici. Je ne me suis pas posé d’autres questions ». A l’automne dernier, alors que les pépins s’accumulaient du côté du Gym au poste de latéral gauche (Jallet blessé, Sarr en difficulté, Coly jugé trop juste...), Olivier Boscagli aurait eu de quoi nourrir quelques regrets. Mais le jeune espoir français était bien trop concerné par sa saison nîmoise pour garder une quelconque pointe d’amertume. « Il n’y a pas à avoir de remords. Je pense que Nice avait son idée derrière la tête en me laissant partir en prêt. C’est vrai qu’ils ont eu quelques soucis à gauche mais ils les ont quand même bien gérés. Je n’ai pas eu de regrets, je pensais surtout à ma saison et comment j’allais revenir. Je me disais que si le club avait besoin d’un arrière gauche, je serais prêt l’année prochaine pour jouer ».
« Ce prêt ? Mon meilleur choix jusqu’à présent »
Avait-il vu juste ? Les premières feuilles de match de la saison donneront quelques indications. Au vu des rencontres de préparation, le natif de Monaco semble être en avance sur son concurrent Racine Coly. Le club n’a encore pas donné d’indications sur sa volonté ou non de recruter à ce poste, le joueur formé au Gym ayant donné quelques garanties. « J’ai pris beaucoup de confiance. C’était important pour moi d’enchaîner les matchs sur une saison complète. Je me suis amélioré tactiquement, j’avais quelques lacunes de placement, d’utilisation de la balle car je ne suis pas latéral gauche de formation. Je suis devenu plus agressif aussi.» Auteur d’une saison pleine du côté des Costières (28 matchs, 3 passes décisives), Boscagli a également progressé sur un point sensible de son jeu : sa tendance à prendre des cartons. En Ligue 2, il n’a écopé que de deux avertissements. Mais le défenseur de 20 ans demeure néanmoins lucide sur son évolution. « J’ai encore des points à peaufiner, le coach me l’a dit. Ma chance, c’est que tout se soit bien passé à Nîmes, on a fait une super saison avec la montée au bout. Dans ma jeune carrière, ce prêt était le meilleur choix que j’ai fait jusqu’à présent. J’ai appris le haut niveau, j’ai grandi tout simplement ! ».
Favre avait des doutes sur son poste
Il y a un an, Olivier Boscagli était dans une situation bien différente. Après avoir été lancé dans le grand bain par Claude Puel à seulement 17 ans, son temps de jeu s’était fortement réduit lors de la première saison de Lucien Favre. A l’intersaison 2017, les deux hommes s’entretiennent au sujet de l’avenir du joueur. « J’ai eu une discussion avec le coach Lucien Favre. Il était d’accord avec moi sur le fait que je devais jouer. Il m’a conseillé de partir un an. Le club pensait la même chose. Il fallait que je fasse 20-30 matchs. Tout le monde a eu raison dans cette histoire ». Alors qu’on lui a souvent prêté l’intention de ne pas vouloir évoluer sur un côté, il semblerait que le coach suisse ne savait bien non plus comment utiliser son jeune joueur. «Jenesais pas trop s’il me voyait comme latéral ou central. Un peu des deux à mon avis. Je pense que lui-même ne savait pas où me faire évoluer. Il m’avait fait entrer quelques fois à gauche. Moi je n’avais pas de préférence. Aujourd’hui, je commence à avoir du temps de jeu en tant que latéral donc j’en profite ! »
Patrick Vieira l’a mis en garde
Cette saison, le message est clair, Patrick Vieira compte sur lui comme arrière gauche. «Il sait que je peux dépanner dans l’axe, mais au vu de ma dernière saison, il n’y a plus de doutes à avoir ». En début de préparation, Olivier Bosagli est allé voir son nouvel entraîneur. Histoire de savoir ce que le champion du monde 98 pensait de lui. « Il m’a clairement dit qu’il y avait quelque chose à faire pour moi, si je travaillais bien » explique-t-il. « C’est encore flou car c’est le début de saison. ll y a beaucoup de concurrence. C’est à moi de faire le reste pour lui mettre le doute. Je sais que si je ne suis pas bon , il ne m’alignera pas. Je n’ai aucune certitude ». A Nîmes, l’Aiglon évoluait dans un 4-4-2 ultra-offensif, qui pouvait s’apparenter parfois à un 4-2-4. Boscagli participait grandement aux attaques des «Crocos». Dans le 4-3-3 de Vieira, la donne sera quelque peu différente. « L’an dernier, je prenais beaucoup le couloir. Je pense que c’est important dans le football d’aujourd’hui. Mais tous les entraîneurs me le disent, il faut d’abord savoir bien défendre. Le coach Vieira m’a dit
qu’il préférait ne pas prendre de buts plutôt que d’en mettre et d’en prendre quatre derrière ». Le message est passé. Le jeune Olivier va donc débuter sa saison avec modestie, et ses propres ambitions : « Jouer, jouer et jouer ! Et gagner une place de titulaire. Je veux continuer ce que j’ai commencé à Nîmes, ici à Nice et en Ligue 1 » . On ne peut que lui souhaiter de réussir dans son club, lui, le pur produit du centre de formation niçois.