Du nouveau au festival: voici le «ciné-concert »!
Le pianiste Paul Lay improvisera sur les images d’un film consacré à la chanteuse de jazz Billie Holiday
Cet après-midi, on descendra dans le sous-sol du Musée Cocteau. Bon, ce n’est peutêtre pas plus mal en ces temps de canicule ! Mais la décision n’a rien de climatique. Si le Festival se met à l’ombre, c’est pour s’ouvrir à une nouvelle formule : le ciné-concert. Faire du cinéma chez Cocteau n’est pas anachronique. Cocteau fréquentait lui aussi le Septième art. Simplement, dans cette opération, ce n’est pas le film qui sera la vedette mais le pianiste qui l’accompagnera. On est quand même dans un festival de musique ! Ce pianiste sera Paul Lay. Prononcez Laïl comme dans « ail » ou « aïe ». Cela permet de ne pas confondre avec cet autre musicien du cinéma qu’est Francis Lai, auteur niçois de la musique d’« Un homme et une femme» (Vous vous souvenez : Chabadabada chabadabada !) Paul Lay est un pianiste de jazz toulousain parmi les plus doués de sa génération. Né dans les Pyrénées-Atlantiques, collectionneur de prix internationaux (au concours de jazz de la Défense à Paris, concours de Moscou, concours Martial Solal, concours de Montreux), engagé en Europe, Asie, Amérique, il s’est spécialisé dans l’accompagnement cinématographique. Avec son physique de jeune premier, il pourrait être sur l’écran et non au dessous. L’exercice d’accompagnement musical des films était courant à l’époque du cinéma muet – où même Stéphane Grappelli, avant de devenir le violoniste de jazz que l’on sait, accompagnait au piano les films muets dans les cinémas du Vieux Nice. Mais maintenant, le métier est devenu aussi rare que cocher de fiacre ou garde champêtre et n’est sollicité que lors des rétrospectives cinématographiques par des fous de ciné-clubs. Cet après-midi, Paul Lay n’accompagnera pas un film ancien mais un documentaire contemporain dû au vidéaste Olivier Garouste. Ledit documentaire a été réalisé en 2015, sur la vie et la carrière d’une des plus grandes chanteuses de jazz, Billie Holiday, à l’occasion de la célébration du centenaire de sa naissance. Dans ce film, on l’entend chanter et parler. Paul Lay illustrera à son piano les séquences visuelles dans lesquelles la voix de Billie Holiday n’intervient pas. Dans la création visuelle d’Olivier Garouste, les images vont et viennent, se superposent, se télescopent. Elles se bousculent comme les épisodes de la vie de Bille Holiday (voir ci dessous, le « Coin savant »). Le spectacle auquel on assistera sera une vraie création pour image et musique. Une sorte de concerto pour écran et piano. Un concerto à entendre et à voir.
Aujourd’hui, à 18 heures au musée Jean Cocteau. Tarif : 15 euros. Placement libre.