Ces «anges de la baie» qui veillent sur les baigneurs
Cent dix sapeurs-pompiers se relaient chaque jour pour surveiller les eaux de baignade de Nice et de Beaulieu-sur-Mer. Leur vigilance permet chaque année de sauver des vies
Alors que les juillettistes viennent de céder la place aux aoûtiens, l’été bat son plein sur la Côte d’Azur. Et avec ces températures caniculaires, la tentation est grande d’aller se rafraîchir dans la Grande Bleue. Sur la Promenade, les galets ont disparu sous les serviettes des baigneurs. Ils sont des dizaines de milliers à profiter, chaque jour, des plaisirs balnéaires… Sous le regard vigilant des sapeurs-pompiers. Ils sont cent dix, professionnels et volontaires, tous brevetés nageurs sauveteurs, à se relayer chaque jour sur les douze postes de secours de Nice et de Beaulieu gérés par le centre de secours de la Tour Rouge, sur le port de Nice.
L’été de tous les dangers
Il faut dire que si le plan d’eau est un terrain de jeu formidable, il est aussi source de danger. Le lieutenant Stéphane Niollon, chef de centre de la Tour Rouge et responsable du dispositif estival de surveillance des eaux de baignades, le sait mieux que quiconque. «Risques liés aux activités de baignade à proprement dites, risques liés aux activités nautiques, c’est-à-dire à la plaisance et à la pratique des différents sports nautiques existants, risques liés aux activités de plongée…», égraine le professionnel. Durant la saison 2017, les sapeurs-pompiers affectés à la surveillance des eaux de baignade de Nice et de Beaulieu avaient dû procéder à 1 023 interventions en l’espace de trois mois. Ils ont soigné 357 blessés et porté assistance à plus de 600 victimes de malaises (le plus souvent liés à la chaleur). Sans compter la bobologie telle que les piqûres de méduses.
Un patrouilleur dans la Baie
Cette année encore les «anges de la baie» ont démontré leur efficacité. Au cours du mois de juillet, ils ont porté assistance à vingtcinq nageurs en difficulté. Malgré leur vigilance de tous les instants et leur implication, deux décès par noyade sont à déplorer depuis le début de la saison. Rare sont en fait les étés où la mer ne s’empare d’aucune vie. Et sans la présence discrète de ces vigies aux tee-shirts jaunes, le bilan serait sans doute beaucoup plus lourd. Pour tenter de ramener à la raison les nageurs les plus téméraires qui parfois se mettent en danger, le lieutenant Niollon a renouvelé l’expérience inaugurée l’an passé. «Nous avons mis en place un patrouilleur qui, chaque après-midi, arpente la promenade des Anglais, explique-t-il. C’est une sorte de poste de secours flottant qui nous permet de faire de la prévention en invitant notamment les nageurs qui s’aventurent au-delà de la bouée des 300 mètres à se rapprocher du bord.» Car, comme souvent, la sécurité est l’affaire de tous. Au-delà de la présence des nageurs sauveteurs des sapeurs-pompiers, il faut que les baigneurs prennent également conscience des risques auxquels ils s’exposent en se mettant à l’eau ou en pratiquant des activités nautiques. Et pas seulement les enfants. Car, révèle le lieutenant Stéphane Niollon, «la majorité des victimes de noyade sont en fait des adultes de plus de 45 ans qui présentent souvent un problème de santé.»