Deux Lituaniens au parfum : de butin
Artur et Juozas, deux Lituaniens venus en touristes, disent-ils, « pour profiter de la beauté de cette région », ont été pris la main dans le sac, le 8 mai dernier, à l’aéroport de Nice. Ce jour-là, une employée de la boutique duty free Aelia, située dans le Terminal 1, les surprend en flagrant délit de vol. Dans leurs sacs de sport : quinze parfums. On en retrouvera trente-huit autres dans la chambre qu’ils ont louée dans un hôtel confortable de la ville. Rien que des marques haut de gamme dont Tom Ford, Annick Goutal ou Amouage, valant jusqu’à 400 le flacon. Si les deux hommes sont interpellés, c’est que leur manège a été mis au jour. La veille et l’avant-veille, les rayons venaient déjà d’être pillés. Une première ponction avait même été opérée le 28 mai. Montant total du butin : 46 985 Un record ! La responsable du magasin, qui avait fini par compter ses produits matin, midi et soir, jugeant qu’ils s’évaporaient un peu vite, s’émeut à l’audience des conséquences de cette véritable razzia. Une cinquantaine de salariés, affirme-t-elle, pourraient être privés d’une prime semestrielle de 500 à cause du manque à gagner. Le taux de démarque de 0,40 % – une marge de tolérance – est pulvérisé. Et Aelia (Photo François Vignola) n’a recouvré qu’une toute petite partie du butin, soit 1231 ,car des flacons à l’emballage endommagé étaient devenus invendables.
« Des vrais pros »
Malgré les dénégations, Artur et Juozas peuvent difficilement esquiver leur responsabilité. D’autant que les vols étaient commis dans la zone sous douane, selon un stratagème bien rodé. Les deux prétendus voyageurs franchissaient le filtre avec un billet d’avion qu’il leur suffisait ensuite de se faire rembourser, s’abstenant évidemment d’embarquer. « Ce n’est plus du vol, c’est du trafic », assène le président Lionel Lafon en observant que l’un des deux prévenus a été pincé dans les mêmes conditions à Roissy, au mois de mars. Pour la procureure, il s’agit d’un « vol à grande échelle » qui « remet en cause la sécurité à l’aéroport ». Depuis, les contrôles ont été renforcés. Elle requiert un an d’emprisonnement ferme à l’encontre du récidiviste et six mois pour son complice. Ce sera finalement neuf et six mois, avec maintien en détention. Pour les plaisirs du tourisme, les deux Lituaniens repasseront.