Monaco-Matin

Brexit : Theresa May vient chercher l’aide de Macron

Le chef de l’Etat est arrivé hier au fort de Brégançon pour quinze jours de repos. Des vacances studieuses puisqu’elles ont commencé par une réunion de travail avec Theresa May, Première ministre britanniqu­e

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com

«Va-t-il descendre de la voiture pour serrer quelques mains ? » Toute la journée d’hier, telle a été la grande question qui a occupé les journalist­es et les vacanciers massés devant le portail du fort de Brégançon en attendant l’arrivée d’Emmanuel Macron. Pour cette mère de famille, la cinquantai­ne, un paréo noué autour de la poitrine, il n’y a même pas débat. « S’il y a autant de photograph­es, c’est sûr, il descendra pour nous saluer», ose-t-elle, pleine d’espoir en milieu d’après midi. La réponse viendra finalement à 17 heures précises. Si le président de la République n’est finalement pas sorti de son véhicule, il est, en revanche, apparu souriant par l’une des vitres généreusem­ent baissée et a franchemen­t salué la foule avec la main. Un geste auquel les vacanciers ont répondu par de chaleureux applaudiss­ements. Au passage du convoi présidenti­el, on a même entendu une véritable clameur, un grondement euphorique monter des quelque 150, peut-être 200 personnes qui avaient déserté la plage de Cabasson pour tenter d’apercevoir le chef de l’État.

Une apparition trop rapide

Bien sûr, après presque deux heures d’attente, certains étaient un peu déçus. À l’image de Frédéric, un habitant de Montluçon : « Au final, ça valait pas trop le coup d’attendre, plutôt que d’aller se baigner. Enfin, le Président nous a quand même fait un signe. C’est toujours impression­nant de le voir en vrai, même si c’était trop rapide. » On imagine aussi très bien la déception de Maxime, petit Parisien de 6 ans et demi, « fan absolu d’Emmanuel Macron et de… la reine d’Angleterre », dixit sa maman Charlotte. Une coïncidenc­e plutôt heureuse. Theresa May, sujet de Sa Gracieuse Majesté, était, en effet, l’invitée d’Emmanuel Macron pour une très sérieuse réunion de travail autour du Brexit, suivi d’un dîner en présence de leur conjoint respectif. Mais pour accueillir la Première ministre du Royaume-Uni à l’entrée de la résidence d’été du président français, plus personne, la foule s’étant dispersée comme une volée de moineaux sitôt Emmanuel Macron arrivé. Pour Henry, citoyen anglais qui possède une maison à Cabasson, « cette rencontre est pourtant d’une extrême importance ».

L’épouvantai­l Johnson

En bermuda de bain et polo, Henry se risque à une analyse politique. « Theresa May est un peu dos au mur. Sa marge de manoeuvre entre ceux qui veulent un Brexit coûte que coûte et ceux qui, au contraire, voulaient que le Royaume-Uni reste dans l’Union européenne est extrêmemen­t réduite. Qu’on ne s’y trompe pas : la Première ministre est là pour convaincre Emmanuel Macron de la nécessité de trouver un accord sur le Brexit. Et elle a un argument de poids. Si elle sort affaiblie de Brégançon, c’est Boris Johnson, partisan d’un Brexit dur, qui risque d’arriver au pouvoir. »

 ?? (Photos Franz Chavaroche/Luc Boutria) ?? A l’issue de la réunion de travail à laquelle participai­ent plusieurs de leurs conseiller­s diplomatiq­ues, Theresa May et Emmanuel Macron se sont retrouvés pour un dîner privé accompagné­s de leur conjoint.
(Photos Franz Chavaroche/Luc Boutria) A l’issue de la réunion de travail à laquelle participai­ent plusieurs de leurs conseiller­s diplomatiq­ues, Theresa May et Emmanuel Macron se sont retrouvés pour un dîner privé accompagné­s de leur conjoint.
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