Monaco-Matin

APRÈS LE TITRE DE CHAMPION DU MONDE « C’était inespéré »

A70ans, Jean-Michel Larqué a commenté son dernier match avec la finale de la Coupe du monde France-Croatie. Une victoire qu’il n’avait pas vu venir

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN LARONCHE

Jean-Michel Larqué est un passionné de sports. De football évidemment, mais aussi de cyclisme ou de rugby. Alors lorsque le Tour de France a fait étape chez lui, à SaintPée-sur-Nivelle au Pays Basque, l’ancien milieu de terrain des Verts est venu le saluer. Il nous a également montré du doigt le stade de rugby, où il assiste régulièrem­ent aux matchs de Fédéral 3. Consultant emblématiq­ue des plus grands médias pendant 38 ans, “Jean-Mimi” a pris définitive­ment sa retraite au soir de la finale de la Coupe du monde.

Vous avez dit adieu à  ans comme consultant ? Tant que ça ! Depuis , ah oui, je ne m’en étais pas rendu compte.  années de reconversi­on, c’est passé vite.

Comment vous l’avez vécu ? Plus difficilem­ent que je ne l’imaginais. J’avais déjà tourné des pages plusieurs fois, celle du football profession­nel facilement, celle de TF aussi, mais là, ça a été un peu plus compliqué.

Vous n’avez pas refermé ce chapitre sur n’importe quel match... Je pense que les Français ont été champions du monde pour moi (rires) .On ne s’y attendait pas avant la compétitio­n. On les Jean-Michel Larqué est venu assister au départ de la étape du Tour, chez lui à Saint-Pée-sur-Nivelle. (Photo R.L.)

mettait dans le deuxième chapeau. Comme dans le vélo, il y a eu une course par éliminatio­ns. Les Belges ont fait le ménage pour nous (en éliminant le Brésil), d’autres (Mexique, Suède, Corée du Sud) ont fait de même en sortant l’Allemagne, ce qui nous a ouvert la route. Après, l’équipe de France a su en profiter, mais c’était assez inespéré.

Qu’est-ce qui vous a plu dans cette équipe de France ?

Les promesses faites par Didier Deschamps. Il avait dit qu’il ne prendrait pas forcément les meilleurs, mais ceux susceptibl­es de former le meilleur groupe. Bon, à un ou deux éléments près, il a quand même pris les meilleurs. Mais il a su installer une solidarité dans le groupe et c’est ça qui a fait la différence. C’est aussi ce qui a rendu cette équipe sympathiqu­e, car ce sont des valeurs que les Français aiment bien. Gagner avec du panache, ou quand on est supérieur, c’est bien. Mais gagner, grâce à la solidarité, à l’altruisme, le peuple préfère. Et ce sont ces vertus qui ont amené la victoire.

Vous parlez de l’état d’esprit du groupe. Mais ce groupe aurait-il été champion du monde sans un gamin de  ans ? Deschamps a joué sur la fibre de la solidarité, parce qu’il a pensé que c’était la voie du succès. Et il ne s’est pas trompé. Mais quand vous préparez la Coupe du monde, ce n’est pas en un mois que vous allez leur apprendre à jouer au football. Evidemment que Mbappé, comme Griezmann ou Varane, a fait partie des meilleurs.

Les génération­s Platini (Euro ) et Zidane (Coupe du monde , Euro ) ont gagné avant. Va-t-on parler de la “génération Mbappé” pour celle-ci ? Allons-y doucement. Il a fait une remarquabl­e Coupe du monde. C’est un garçon qui a marqué les esprits car cette compétitio­n est une fabuleuse vitrine, mais il n’est qu’au début de sa carrière et a encore beaucoup de chemin à parcourir. Evidemment qu’on peut se dire qu’une équipe avec ou sans Mbappé, ce n’est pas tout à fait la même chose. J’aimerais qu’il parvienne à faire un jour le match parfait, comme Zidane face au Brésil en . Si c’est le cas, on risque d’en parler pendant très longtemps.

Il peut aller encore plus haut que le FranceArge­ntine ? Ah oui ! Sur ce match, j’ai un petit reproche comme ça (il mime un espace infime entre ses doigts). En première période, il avait fait des misères au latéral gauche argentin (Tagliafico). Pourtant, en seconde période, Mbappé est allé dans l’axe, sur les plates-bandes de Giroud. Je me disais : “bon sang de bonsoir, pourquoi tu ne restes pas sur ton côté à continuer de le tordre complèteme­nt?”. C’était là, où il était le plus dangereux. Avec l’âge et l’expérience, il saura que quand il prend autant le dessus sur un adversaire, c’est là qu’il faut insister. Mais il y arrivera, je ne me fais aucun souci.

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