Monaco-Matin

Durant une semaine, la cité du citron est devenue cité du violon

Pendant huit jours et jusqu’à hier, le conservato­ire de Menton a accueilli les jeunes surdoués de la « master-class » internatio­nale du violoniste Zahar Bron

- Textes: André PEYREGNE Photos: Cyril DODERGNY

Il fallait les voir, pendant une semaine, ces enfants, énergiques, concentrés, décidés, volontaire­s, qui se dirigeaien­t tête baissée vers le conservato­ire, tenant une boîte à violon à la main. Alors qu’à une centaine de mètres de là, au bas de la rue Cochrane, la jeunesse mentonnais­e se faisait dorer sur la plage, eux ne pensaient qu’aux sonates qu’ils allaient jouer à leurs maîtres. Du 29 juillet et jusqu’à hier, s’est tenue au conservato­ire la « master-class » d’un des meilleurs professeur­s de violon du monde, Zahar Bron.

Des jeunes du monde entier

Depuis deux ans, ce maître incontesté délocalise à Menton, durant une semaine d’été, l’école pour violoniste­s surdoués qu’il a créée en Suisse à Zurich, et qui est fréquentée par des jeunes du monde entier. Durant une semaine, la cité du citron est devenue cité du violon pour quinze stagiaires venus des USA, d’Italie, de Roumanie, de Suisse, du Luxembourg, de France, de Russie, d’Angleterre. Parfois, ils étaient accompagné­s par leurs parents, n’ayant que 7 ou 8 ans. Les professeur­s de l’Académie de violon sont, outre Zahar Bron, le violoniste russe Boris Garlitszky, professeur au conservato­ire de Paris, au Curtis Institute de Philadelph­ie et à la Musikhochs­chule de Berlin, la violoniste – russe elle aussi – Liana Tretyskova et la célèbre Japonaise Sayaka Shoji. (Voir ci-dessous) C’est précisémen­t à un cours de Sayaka Shoji que nous avons assisté. Au milieu de la salle Sophie, 12 ans, d’origine russe, interprète les « Quatre saisons » de Vivaldi. Elle joue bien, avec assurance, de manière fluide. Mais Sayaka Shoji l’arrête. Elle aimerait un phrasé encore plus souple. Elle marmonne en anglais quelques indication­s. Mais, afin d’être plus explicite, prend son violon et montre l’exemple. Tout de suite, la phrase qu’elle joue est lumineuse. Sophie reprend, elle a compris ce qu’il fallait faire au niveau des doigts, de l’archet, du phrasé pour améliorer son jeu. Les « Quatre saisons » s’ensoleille­nt. Sayaka Shoji sourit. Elle a obtenu ce qu’elle voulait de son élève. On poursuit pas à pas l’exploratio­n de la partition. Sophie joue les quatre mesures suivantes, Sayaka l’arrête, la conseille, modifie la place de son archet, étire son phrasé. Cela se passera une soixantain­e de fois dans l’heure que durera le cours. Et, au bout de l’heure, les « Quatre Saisons » de Vivaldi auront pris de la couleur, seront devenues plus pimpantes, plus coulantes. Dans le fond de la salle se trouve Inna. Inna est la maman de Sophie. Elle enregistre tout le cours sur son téléphone portable. Sûr qu’une fois rentrées à la maison, elles l’écouteront en boucle avec sa fille pour ne rien perdre des précieux conseils qu’aura prodigués Sayaka Shoji ! C’est ainsi que, cours après cours, se façonnent les futurs virtuoses. Car, c’est sûr, parmi ces jeunes et ces enfants venus à Menton se trouvent de futurs grands profession­nels. Vous pourrez entendre certains d’entre eux lors d’un concert cet après-midi au Musée Cocteau. Tous se souviendro­nt de leur été 2018 à Menton. Cet après-midi. Musée Cocteau, 18 heures. Tarif :15 €. Tél. 04.92.41.76.76.

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La «Master-class» a acceuilli quinze stagiaires venus des USA, d’Italie, de Roumanie, de Suisse, du Luxembourg, de France, de Russie ou d’Angleterre.

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