Monaco-Matin

« Salut, Mathieu. Salut, Pascal Gentil. »

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Avant le match, l’organisati­on avait programmé un cocktail dînatoire dans un restaurant italien plutôt classe de Shenzhen. Je viens de Seine-Saint-Denis alors le concept de cocktail dînatoire qui se tient à midi m’échappe un peu. Niveau dress code, on nous avait fait comprendre que c’était plutôt détente, comprendre comme à McDonald’s : venez comme vous êtes. Ça tombe plutôt bien, je n’avais emmené aucun pantalon. Du coup, je me suis envoyé sur un trio bermuda-chemise hawaïenne-caleçon avec des ananas. Certains, plus en confiance, ont débarqué chez « Oggi » en… combo tongs-bermuda mais avec une certaine classe intérieure. D’autant que la consule de France avait sorti les talons de 15 centimètre­s et que la moitié de la pièce était en costard. On assume même si un délicieux sentiment nous a traversé pendant un moment : celui de ne pas être à notre place. Dans ce cas-là, il faut toujours donner le change pour assurer sa survie alors on a commencé par du champagne à la coupe, le canard laqué maison était exquis, tout comme les brochettes de mozzarelle-basilic-tomates, sans parler des desserts. Si vous avez suivi nos pérégrinat­ions culinaires des jours précédents, on était dans un état psychologi­que proche de l’érection gustative. Comme on est poli, on dit bonjour à tout le monde. Ici, le plus gros gérant de maisons de retraite de Shenzhen, là un influenceu­r réputé, et puis on tombe nez à nez avec une armoire de deux mètres en costard trois pièces. « Salut, Mathieu ». « Salut, Pascal Gentil ». On se fait broyer la main. Pascal Gentil, c’est deux médailles olympiques de taekwondo. Un mec qui peut vous décoiffer avec son pied alors que l’on culmine à 1,82m. On a voulu faire une blague puis on s’est vite rabattu sur le buffet des desserts. A côté de nous, Antero Henrique, le directeur sportif du PSG, taille une bavette avec son homologue monégasque Michael Emenalo. Ça parle business. Pendant ce temps, ma femme se réveille doucement en France et me prévient que l’héritier est en train de jouer, je cite, « à poil dans sa chambre ». Quelle vie.

M. FAURE

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