Monaco-Matin

Une semaine de festival : que du bonheur !

L’un des moments forts a été le concert des « Variations » de Beethoven par Piotr Anderszews­ki

- Textes: André PEYREGNE

Le festival entre dans sa deuxième semaine. Le bilan de la première est simple : que du bonheur ! Le festival a maintenu sans faiblir son niveau de qualité internatio­nale. Bien sûr, il y a toujours quelqu’un pour vous interroger : « Quel a été pour vous le meilleur concert ? » Impossible de répondre à la question ! On ne vous remercie pas de l’avoir posée. Les concerts se sont situés à un tel niveau d’excellence qu’on ne saurait choisir. Joker, s.v.p. ! A défaut de « meilleur », le concert « le plus extraordin­aire » a été celui des Variations sur un thème de Diabelli de Beethoven, donné par le pianiste Anderszews­ki.

Une oeuvre marathonie­nne

Jamais auparavant cette oeuvre marathonie­nne d’une durée d’une heure n’avait été interprété­e sur le Parvis Saint-Michel. Peu de pianistes osent la jouer. Piotr Anderszews­ki s’est aventuré sans faiblir sur le chemin de géant qui parcourt cette oeuvre. D’une main sûre, il s’est frayé un passage dans le labyrinthe des variations beethovéni­ennes, où se bousculent tous les sentiments humains : héroïsme, tendresse, joie, mélancolie... Le public, fasciné, l’a suivi dans cette aventure musicale qui lui semblait sans fin mais au bout de laquelle il est sorti impression­né et conquis. Autre moment fort de la semaine : la rencontre au sommet entre le violoncell­iste Daniel Müller-Schott et le pianiste Nicholas Angelich. La sonorité du premier n’avait d’égale que la majesté de jeu du second. Il y avait quelque chose de grandiose dans le dialogue de ces artistes, surtout lorsqu’ils se retrouvère­nt au milieu des divins méandres d’une sonate de Brahms. Mais que dire aussi de la beauté royale de l’opéra « Didon et Enée » qu’on entendit interprété par les « Talens lyriques » de Christophe Rousset ou encore de la miraculeus­e musicalité des vocalises du contre-ténor Philippe Jaroussky entendu lors du concert d’ouverture ? Moments inoubliabl­es... Un regret, bien sûr : l’absence de la violoniste Janine Jansen, samedi, partiellem­ent compensée par les débordemen­ts d’énergie dont firent preuve la violoniste Viktoria Mullova et la pianiste Katia Labèque qui la remplacère­nt. Beaux aussi, les concerts des Après-midi du musée Cocteau. En particulie­r, celui rayonnant de virtuosité et de jeunesse de la violoniste Geneviève Laurenceau et du pianiste David Bismuth. Il ne reste qu’un souhait à exprimer : que la deuxième semaine du festival vaille la première. D’après ce qu’on connaît des artistes invités, on ne devrait pas être déçu.

 ?? (Photos Cyril Dodergny et Catherine Filliol) ?? Vendredi soir, le pianiste Piotr Anderszews­ki a joué brillammen­t les « variations » de Beethoven. Samedi soir, la violoniste Viktoria Mullova et la pianiste Katia Labèque ont donné un concert remarquabl­e et plein d’énergie.
(Photos Cyril Dodergny et Catherine Filliol) Vendredi soir, le pianiste Piotr Anderszews­ki a joué brillammen­t les « variations » de Beethoven. Samedi soir, la violoniste Viktoria Mullova et la pianiste Katia Labèque ont donné un concert remarquabl­e et plein d’énergie.
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